Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2538
Correspondance de Voltaire/1753
2538. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS[1].
Frère, je prends congé de vous ; je m’en sépare avec regret. Votre frère vous conjure, en partant, de repousser les assauts du démon, qui voudrait faire pendant mon absence ce qu’il n’a pu faire quand nous avons vécu ensemble ; il n’a pu semer la zizanie. J’espère qu’avec la grâce du Seigneur, frère Gaillard[2] ne la laissera pas approcher de son champ. Je me recommande à vos prières et aux siennes. Élevez vos cœurs à Dieu, mes chers frères, et fermez vos oreilles aux discours des hommes ; vivez recueillis, et aimez toujours votre frère.