Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2490

Correspondance de Voltaire/1752
Correspondance : année 1752, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 547).

2490. — À M. FORMEY.
Le 23 décembre.

On dit, monsieur, que vous avez fait fourrer quatre mauvais vers contre moi dans l’Almanach de Bourdeaux[1], imprimé avec permission de votre Académie. Vous pensez bien que je ne m’en soucie guère, et que je combats gaiement contre tout le monde ; mais je vous avertis que vous ne gagnerez rien à cette guerre, que les choses ne sont pas comme vous le pensez, et qu’il vaudrait mieux, comme je vous l’ai mandé[2], que le moins malade de nous deux allât voir l’autre. Savez-vous ce que je vous conseille ? de venir dîner tête à tête avec moi, aujourd’hui ou demain ; vous vous en trouverez mieux que de venir m’attaquer en vers ou en prose. Croyez-moi, la vie est courte ; il vaut mieux boire ensemble que de se houspiller.

  1. Bourdeaux était le nom d’un libraire de Berlin.
  2. Dans la lettre 2487.