Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2410
Correspondance de Voltaire/1752
Correspondance : année 1752, Texte établi par Condorcet, Garnier, , Œuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 467).
2410. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.
Très cher et révérend père en diable, j’avais autrefois un frère[1] janséniste : ses mœurs féroces me dégoûtèrent du parti ; d’ailleurs,
Tros Rutulusve fuat, nullo discrimine habebo.
(Virg.,. Æn., X, v. 108.)
Les jansénistes me pardonneront l’imbécile cardinal de Tournon[2], en faveur du détestable Le Tellier[3].
N’est-il pas vrai que les disputes sur les rites chinois sont à faire mettre aux petites-maisons et les jésuites et les jansénistes ? Cher frère, mon histoire, à commencer au calvinisme[4], est l’histoire des fous.
Bonjour ; je vous salue en Frédéric, et je me recommande à vos prières. Mes respects à la muse marchesa.
- ↑ Armand Arouet, mort vers la fin de 1745.
- ↑ Charles-Thomas Maillard de Tournon, né à Turin en 1668, cardinal en 1707, mort à Macao en 1710.
- ↑ Voyez tome XV, page 53.
- ↑ Les quatre derniers chapitres du Siècle de Louis XIV traitent du calvinisme, du jansénisme, du quiétisme, des cérémonies chinoises.