Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2391

Correspondance de Voltaire/1752
Correspondance : année 1752, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 442-443).

2391. — À M. LE CARDINAL QUERINI.
Potsdam, 4 juglio 1752.

Io ho ricevuto i nuovi contrasegni della benevolenza di Vostra Eminenza verso di me, e gliene porgo i più vivi ringraziamenti. La veggo sempre intenta a beneficare la Chiesa e le buone lettere : insegna il mondo coi precetti ; lo sprona cogli esempi ; dà de’ ducati e de’ marchesati alle monache, de’ denari e delle statue a un tempio[1] cattolico eretto nella pagania.

Io applaudo da lontano, sempre ammalato, sempre stimolato dal desidorio di riverirla, e ritenuto appresso d’un re eretico, ma pure amabile, colle catene dell’ ozio, della libertà e del piacere, che sono di rado regie catene.

Vorrei cantar le laudi di Vostra Eminenza ; ma chi pure sempre


Colla febbre guarisce, e con Galeno,
Vien rauco, e perde il canto e la favella
.


Ma non ne sono meno ammiratore di Vostra Eminenza[2]. Servo umilissimo,


Voltaire.

  1. Vovez le troisième alinéa de la lettre 2384.
  2. Traduction : J’ai reçu de nouveaux gages de la bienveillance de Votre Éminence, et je lui en rends les plus vives actions de grâce. Je la vois toujours attentive à répandre ses bienfaits sur l’Église et sur les lettres : ses leçons instruisent le monde autant que ses exemples l’animent. Des religieuses reçoivent en présent des marquisats et des duchés ; un temple catholique élevé au milieu de l’erreur, de l’argent et des statues.

    Je l’admire de loin, toujours infirme, toujours aiguillonné par le désir de lui présenter mes respects, mais attaché par les chaînes du repos, de la liberté et des plaisirs, par ces chaînes que les princes font si rarement porter, auprès d’un prince très-aimable quoique hérétique. Je souhaiterais chanter les louanges de Votre Éminence ; mais,

    Lorsqu’on est livré à la fièvre et à Galien,
    L’on perd le chant, et la voix devient rauque.


    Je ne suis pas moins l’admirateur de Votre Éminence.