Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2075

Correspondance de Voltaire/1750
Correspondance : année 1750, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 116-117).

2075. — À M. DE MAIRAN[1].
22 mars.

Je suis venu pour avoir l’honneur de voir M. de Mairan, et je suis revenu pour le supplier de vouloir bien parler à monsieur le chancelier[2] au sujet des feuilles que Fréron et La Porte font imprimer, au mépris du privilège du journal, et au mépris des lois qui défendent qu’on imprime sans permission.

S’ils se bornaient à juger des ouvrages, il faudrait leur interdire une liberté qui ne leur appartient pas ; mais ils vont jusqu’à insulter personnellement plusieurs citoyens ; ils causent dans Paris un scandale continuel ; ils excitent des querelles. Il est sans doute de l’équité de monsieur le chancelier de réprimer une telle licence, et de sa prudence d’en prévenir les suites. Je suis persuadé qu’il écoutera les sages remontrances d’un homme tel que M. de Mairan. Je lui en aurai, en mon particulier, une extrême obligation.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. D’Aguesseau.