Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1917

Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 535-536).

1917. — À M. DE LA MONTAGNE[1].
À Lunéville en Lorraine, ce 18 octobre 1748.

Je crains bien, monsieur, dans les fréquents voyages que j’ai faits cet automne, de n’avoir pas répondu à votre lettre obligeante et à vos beaux vers. Je devrais même vous répondre dans notre langue poétique que vous parlez si bien, comme les initiés ne s’écrivaient que dans la langue sacrée. Mais il est bien difficile de faire des vers en voyageant. La cour du roi de Pologne, où j’ai eu l’honneur de passer quelque temps, a été un peu ambulante. Pardonnez-moi si je vous dis avec toute la simplicité de la prose que peu de vers m’ont fait autant de plaisir que les vôtres, et qu’il n’y en a point qui me fassent plus d’honneur. Je voudrais être à portée de pouvoir marquer à l’auteur à quel point j’ai l’honneur d’être, etc.

Voltaire.

  1. 3. Éditeur, Henri Beaune.