Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1911

Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 528).

1911. — À M. DE LA MONTAGNE[1].
À Lunéville, ce 30 septembre 1748.

J’ai lu, monsieur, avec un très-grand plaisir votre épître. Il est bien rare d’avoir en province un goût aussi formé que le vôtre. Vous êtes fait pour la capitale : il faut que les talents s’y rendent. Mais je vous avoue que je serai bien fâché de n’y pas être quand vous y serez, et que je quitte avec plaisir la ville où je vous exhorte d’aller. La cour du roi de Pologne, où je passe une de l’année, est un séjour encore plus enchanteur que Paris même. En quelque endroit que je sois, je serais fort aise de rencontrer un homme qui pense et qui écrit comme vous.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Voltaire.

À M. de La Montagne, à Langon en Guyenne[2].

  1. Éditeur, Henri Beaune.
  2. Étienne de La Montagne, médecin, naquit à Langon et mourut à Bordeaux en 1769. Son fils, le baron Pierre de La Montagne, publia des Poésies diverses, imprimées à Paris, 1789, in-12. (H. B.)