Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1879

Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 503).

1879. — À M. DE MONCRIF[1].

Mon très-aimable Almanzor, j’ai été chez vous aujourd’hui pour vous demander en grâce de vouloir bien engager le libraire qui débite la nouvelle édition de la Henriade[2] à ne laisser échapper aucun exemplaire qui ne soit purgé de la note en question[3]. Je fis saisir, il y a deux ans, une édition dans laquelle on avait mis cette note avec plusieurs autres qui me révoltèrent beaucoup. Je suis bien éloigné assurément de vouloir faire de la peine à ce libraire. Je n’en veux faire à personne ; mais j’avoue que je serais au désespoir qu’on défigurât mon ouvrage par des notes pareilles. Je suis persuadé que, si vous voulez bien lui écrire, il mettra un carton tel que je le lui ai fait fournir, et c’est principalement à vous que je veux en avoir l’obligation. Je vous en prie instamment, mon très-aimable roi des sylphes.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Dans les Œuvres complètes imprimées à Rouen.
  3. Sur les Damnés, chant VII.