Correspondance de Voltaire/1747/Lettre 1876

Correspondance de Voltaire/1747
Correspondance : année 1747GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 501).

1876. — À M. DE MONCRIF[1].

Mon aimable sylphe, vous auriez été content ; Mme du Châtelet a chanté Zirphé[2] avec justesse, l’a jouée avec noblesse et avec grâce. Mille diamants faisaient son moindre ornement. Allez, allez laissons dire, les beaux-arts sont honorés. On dansait dans le règne de Louis XIV, on chante dans celui de Louis XV, et moi, je chante vos louanges avec ma voix aussi enrouée que celle de M. de Richelieu ; mais c’est de bon cœur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le scandale de Fontainebleau ayant été étouffé, Voltaire se montra publiquement à Sceaux, prit part aux fêtes avec la marquise, qui joua Zirphé dans l’opéra de Moncrif intitulé Zélindor. (G. A.)