Correspondance de Voltaire/1747/Lettre 1865

Correspondance de Voltaire/1747
Correspondance : année 1747GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 490-491).
1865. ‑ À M. LE COMTE ALGAROTTI.
2 avril.

Vous que le ciel, en sa bonté,
Dans un pays libre a fait naître ;
Vous qui, dans la Saxe arrêté[1]
Par plus d’un doux lien peut-être,
Avez su vous choisir un maître
Préférable à la liberté ;


cosi scrivo al mio Pollione veneto, al mio carissimo ed illustrissimo amico, e cosi saranno stampate queste bagatelluccie, se fate loro mai l’onore di mandarle ai torchi del Walther, si aliquid putas nostras nugas esse[2]. Veramente ne queste ciancie, nè Pandora, nè il volume a voi indirizzato, non vagliono otto scudi ; ma, carissimo signore, un cosi esorbitante prezzo è una violazione manifesta juris gentium. Il nostro intendente delle lettere, e dei postiglioni, il signor di La Reynière, fermier général des postes de France, par le moyen duquel one walks at sight from a pole to another, aveva per certo munito di suo sigillo, ed onorato della bella parola franco il tedioso e grave piego. E chi non sa quanto rispetto si debba portare al nome di La Reynière, ad un uomo che è il più ricco ed il più cortese de tous Les fermiers généraux ? Ma giacchè, a dispetto della sua cortesia, e della stretta amicizia che corre fra le due corti, i signori della posta di Dresda ci anno usati come nemici, tocca al librajo Walther di pagare gli otto scudi, e gliene terrô conto. Per tutti i santi, non burlate, quando mi dite che le cose mie vi vengono molto care. Manderô quanto prima il tomo della Henriade pel primo corriere.

Farewell, great and amiable man. They say you go to Padua. You should take your way through France. Emily should be very glad to see you, and I should be in ecstasy[3], etc.

  1. Voyez la note de la lettre 1734.
  2. Meas esso aliquid putati nugas.
    (Catulle, épit. I, ad Comel. Nepotem, v. 4.)
  3. Traduction : Ainsi j’écris mon Pollion vénitien, à mon très-cher et illustre ami, et ainsi seront imprimées ces bagatelles, si vous leur faites l’honneur de les envoyer aux presses de Walther, « si vous pensez que ces vétilles sont quelque-chose ». Vraiment ni ces sornettes, ni Pandore, ni le volume à vous adressé, ne valent huit écus ; mais, cher monsieur, un prix aussi exorbitant est une manifeste violation du droit des gens. Notre intendant des lettres et des postes, M. de La Reynière,… sur un signe de qui tout va d’un pôle à l’autre, avait certainement muni de son cachet et honoré de sa belle parole franco l’ennuyeux et lourd paquet. Et qui ne sait quel respect doit être porté au nom de La Reynière, le plus riche et le plus courtois de tous les fermiers généraux ? Mais puisque, en dépit de sa courtoisie, et de l’étroite amitié qui règne entre les deux cours, messieurs de la poste de Dresde se sont conduits en ennemis, dites au libraire Walther de payer les huit écus, et je lui en tiendrai compte. Par tous les saints, Nous ne plaisantez pas quand vous me dites que mes productions vous sont très-chères. Je vous enverrai le premier tome de la Henriade par le premier courrier. Adieu, grand et aimable homme. On dit que vous allez à Padoue. Vous devriez prendre votre chemin par la France. Émilie serait bien charmée de vous Noir ; et moi, je serais dans l’extase, etc.