Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1805

Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 436-437).

1805. — À M. LE PRINCE DE CRAON[1].

Sia lecito ad un antico servitore di tutta la sua famiglia, particolarmente honorato dell’amicizia del principe di Beauvau, suo pregiatissimo figlio, d’inviare alla Vostra Altezza questo piccolo Saggio. Rendo questo homaggio alla lingua italiana, e piglio la libertà di metterlo sotto il suo patrocinio. Se ella si degnasse di presentarlo all’ Accademia della Crusca, ed a quelle altre che sono nel suo governamento, sarei troppo fortunato. Ho già l’onore d’essere aggregato all’ Instituto di Bologna ; ma favorito da Vostra Altezza, potrei forse aspirare ad altri onori, che mi renderebbero, benchè da lungi, uno de’ suoi vassalli. Non voglio infastidirla con una longa tediosa lettera ; ma le saro eternamente obbligato. In tanto m’inchinando le con ogni maggiore ossequio, mi protesto di Sua Altezza umilissimo e devotissimo servitore[2].

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Traduction : Qu’il soit permis à un ancien serviteur de toute sa famille, particulièrement honoré de l’amitié du prince de Beauvau, son fils très-estimé, d’envoyer à Votre Altesse ce petit Essai. C’est un hommage que je rends à la langue italienne et que je prends la liberté de placer sous son patronage. Si elle daignait le présenter à l’Académie della Crusca et à celles qui sont dans son gouvernement, je serais trop heureux. J’ai déjà l’honneur d’être membre de l’Institut de Bologne ; mais, favorisé par Votre Altesse, je pourrai peut-être espérer à d’autres honneurs, qui me rendront, bien qu’éloigné, un de ses sujets. Je ne veux point la fatiguer d’une longue lettre, mais je lui serai éternellement obligé. Aussi m’inclinant avec le plus profond respect, je suis de Son Altesse le très-humble et très-dévoué serviteur.