Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1796
Correspondance de Voltaire/1746
1796. — À M. LE COMTE DE TRESSAN.
Le … mars.
Je vous ai toujours cru ou parti ou partant, mon divin Pollion. Je vous ai cru portant la terreur et les grâces dans le pays des Marlborough et des Newton. Mais vous êtes comme les Grecs en Aulide, à cela près que dans cette affaire il y aura plus de pucelles… que de pucelles immolées.
Je n’ai point écrit à M. le duc de Richelieu ; je l’ai cru trop occupé. Je prépare pour lui ma trompette[1] et ma lyre. Partez, soyez l’Achille et l’Homère, et conservez vos bontés pour votre ancien, très-tendre, et très-attaché serviteur.
- ↑ Voltaire n’eut pas à chanter Richelieu ; voyez la note 3 de la page 419.