Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1756

Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 388-389).

1756. — AU CARDINAL QUERINI[1],
évêque de brescia, bibliothécaire du vatican.
Parigi, 17 agosto.

La perfetta conoscenza che Vostra Eminenza a di tutte le scienze, la protezione che compartisce aile scienze sono i motivi che danno l’animo d’importunare Vostra Eminenza, benchè il suo gusto e la sua capacità siano per tormelo. Porgo dunque ai piedi di Vostra Eminenza un piccolo tributo del mio rispetto, e della stima nella quale è tenuta a Parigi, come in Italia. Ho sempre detto che i Francesi e gli altri popoli, sono obbligati all’ Italia di tutte le arti e scienze. Tutti i fiori adornarono i vostri giardini più di un secolo avanti che il nostro terreno fosse dissodato e colto. Ecco i miei titoli per ambire d’essere sotto la sua protezione. Le porgo l’omaggio d’una piccola opera[2], la quale il re cristianissimo ha fatto stampare nel suo palazzo.

Ho celebrato vittorie, e tutti i miei voti sono per la pace ; un tal sentimento non dispiacerà a un savio, che, fra tanti furori e disagi del mondo, compatisce ai vinti, ed ancora ai vincitori.

Si compiaccia d’accogliere benignamente le rispettosissime attestazioni del mio ossequio ; le bacio la sacra porpora, e sono con ogni maggiore rispetto[3], etc.

  1. Voyez, tome IV, page 487.
  2. L’édition du Poëme de Fontenoy, faite au Louvre.
  3. Traduction : La parfaite connaissance que Votre Éminence a de toutes les sciences, la protection qu’elle leur accorde, sont des motifs qui encouragent à importuner Votre Éminence, bien que son goût et sa capacité soient faits pour en détourner. Je mets donc aux pieds de Votre Éminence ces faibles tributs de mon respect et de l’estime en laquelle elle est tenue à Paris comme en Italie. J’ai toujours dit que les Français et les autres peuples sont redevables à l’Italie de tous les arts et les sciences. Toutes les fleurs ornèrent vos jardins plus d’un siècle avant que notre sol fût défoncé et cultivé. Tels sont nos titres pour ambitionner d’être sous sa protection. Je lui fais hommage d’un petit ouvrage que le roi très-chrétien a fait imprimer dans son palais.

    J’ai célébré des victoires, et tous mes vœux sont pour la paix ; un tel sentiment ne déplaira point à un sage qui, parmi tant de fureurs et troubles du monde, sait compatir aux vaincus et aussi aux vainqueurs.

    Qu’elle daigne accueillir avec bienveillance les respectueuses protestations de ma soumission. Je baise sa sacrée pourpre, et suis avec le plus profond respect, etc.