Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1706

Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 348).

1706. — À M. DE LA COMDAMINE.
Versailles, mars.

Mon très-ambulant philosophe, j’ai obéi aux ordres que vous m’avez donnés auprès de M. le duc de Richelieu. Il sera fort aise de vous voir et de vous procurer ici les agréments qui dépendent de lui ; mais l’étiquette de ce pays-ci n’est pas d’être présenté deux fois. Vous pouvez venir au lever du roi, et sans doute vous attirerez ses regards. S’il est curieux, il vous parlera. Je crois que vous avez plus besoin de conversations approfondies avec le contrôleur général[1] qu’avec Sa Majesté. Quelque chose que l’on vous donne, on ne pourra, à mon gré, vous récompenser.

Continuez-moi, je vous prie, dans ce monde, une amitié que vous m’aviez conservée dans l’autre, et croyez que de tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître il n’y en a point qui vous soient plus véritablement dévoués que Voltaire.

  1. Pour le remboursement des avances que La Condamine eut beaucoup de peine à obtenir.