Correspondance de Voltaire/1744/Lettre 1686

Correspondance de Voltaire/1744
Correspondance : année 1744GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 331).

1686. — À M. LE MAQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Samedi au soir, 18 ou 19 décembre.

J’ai l’honneur de vous renvoyer, monseigneur, les armes que vous m’avez mises en main, et qui ne valent pas celles de vos trois cent mille hommes. J’y joins mon thème[1], que je vous supplie de corriger à votre loisir.

Vous me faites un petit abbé de Saint-Pierre. J’en ai les bonnes intentions : c’est tout ce que vous trouverez, dans cette ébauche, qui puisse mériter votre suffrage. Pardonnez-moi si vous ne me trouvez que bon citoyen, et soyez sûr qu’il n’y en a point qui attende de vous de plus grandes choses, quand je vous en donne de si petites. Je suis pétri pour vous d’attachement, de respect et de reconnaissance.

Mme du Châtelet vous aime de tout son cœur.

  1. Il s’agissait sans doute de la rédaction de quelque pièce diplomatique. Depuis l’entrée du comte d’Argenson au ministère de la guerre, Voltaire ne cessa de correspondre avec lui relativement aux matières du ressort de ce département, et, quand le marquis d’Argenson remplaça Amelot, le premier soin du nouveau ministre fut, comme le dit M. René d’Argenson, « de s’associer à son frère dans les récompenses à décerner à leur ami commun » (Cl.)