Correspondance de Voltaire/1743/Lettre 1608

Correspondance de Voltaire/1743
Correspondance : année 1743GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 242-243).

1608. — À M. LE MARQUIS DE VALORI[1].
Du 7 septembre.

Ce mardi au soir[2]. Je me prive d’un grand et beau souper pour griffonner le petit mémoire ci-joint. Vous y verrez l’effet des promesses que j’ai eu l’honneur de vous faire ; je vous prie de le regarder comme un témoignage de mon zèle pour vous autant que pour ma patrie. Je vous supplie de le faire chiffrer d’un bout à l’autre, et de l’envoyer dans votre paquet. Je vous prie aussi de vouloir bien me rendre ce petit billet, et la minute ci-jointe, dont je n’ai pas gardé de copie. Soyez persuadé de mon tendre et respectueux attachement, et comptez que je n’ai pas été en reste dans les louanges que le roi vous a données.

Voltaire.

  1. Gui-Louis-Henri de Valori, souvent cité dans la Correspondance, de 1739 à 1744, naquit à Menin le 12 octobre 1692. Il commença par être militaire, et devint colonel. Envoyé, en 1739, auprès du roi de Prusse Frédéric-Guillaume, en remplacement de La Chétardie, il dénigra d’abord Voltaire à Berlin, et déplut au prince royal. Cependant l’auteur de la Henriade ne s’en fâcha pas, et Frédéric, devenu roi, revint des premières impressions qu’il avait conçues contre Valori, qui resta auprès de lui, comme envoyé extraordinaire, depuis 1740 jusqu’en 1750, année où il fut relevé par milord Tyrconnell. Le 10 mai 1748, il avait été promu au grade de lieutenant général. Il mourut en 1774, selon le comte Henri de Valori, qui a publié, en 1820, deux volumes de Mémoires des négociations de son parent le marquis de Valori. (Cl.)
  2. En 1743 le 7 septembre était un samedi.