Correspondance de Voltaire/1743/Lettre 1581

Correspondance de Voltaire/1743
Correspondance : année 1743GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 213).

1581. ‑ À M. THIERIOT.
À Paris, le 11 juin.

La persécution et le ridicule sont un peu outrés. J’ai une récompense bien singulière et bien triste de trente années de travail. Ce n’est pas tant Jules César que moi, qu’on proscrit[1]. Mais je songe encore plus à votre pension qu’aux tribulations que j’éprouve, et le plus grand de mes chagrins est de voir souffrir mon ami : car enfin la pension du roi de Prusse vous est plus nécessaire que ne me l’était la justice que me refuse ma patrie.

  1. La veille, à minuit, après la dernière répétition, Voltaire avait appris que son Jules César ne serait pas joué.