Correspondance de Voltaire/1742/Lettre 1545

Correspondance de Voltaire/1742
Correspondance : année 1742GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 176-177).

1545. — À M. CÉSAR DE MISSY[1]
Ce 7 novembre, à Bruxelles.

Je reçois, mon cher monsieur, votre lettre non datée dans le moment je fais un petit paquet de trois actes du véritable Mahomet. Je les adresse, selon votre instruction, à M. Lokman, sous l’enveloppe de M. Shelwoke.

Je partirai le 15 pour Paris, j’arriverai le 17 ou le 18, et je ne pourrai envoyer les deux derniers actes que vers le 30. En attendant j’enverrai par la première une espèce d’épître dédicatoire au roi de Prusse : c’est une lettre que je lui écrivis, il y a deux ans, au sujet de Mahomet. Vous la trouverez, je crois, assez curieuse ; elle est tout à fait dans vos principes, et, ce qui est rare, elle est dans les principes d’un roi.

Dès que j’aurai eu le temps de me reconnaître à Paris, je vous ferai tenir de quoi faire l’édition que vous voulez bien honorer de vos soins. Encore une fois, mon cher monsieur, je ne veux absolument rien du libraire ; je vous laisse le maître absolu de tout. Si seulement le libraire veut me faire tenir deux douzaines d’exemplaires pour mes amis, je lui serai obligé. Voilà toutes mes conditions. Ayez la bonté de m’accuser, à Paris, la réception du paquet. Je n’ai pas le temps de vous en dire davantage. Je vous supplie de faire mes plus sincères compliments à M. Lokman.

Je serai en état de vous envoyer, samedi prochain 10 novembre, le reste de la tragédie avec la lettre au roi de Prusse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.