Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1345

Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 510-511).

1345. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Sur le chemin de Rotterdam, ce 15 septembre.

J’ai peur, mon cher ange gardien, qu’une lettre que je vous écrivis de Clèves ne vous soit point parvenue. La guerre entre le roi de Prusse et l’évêque de Liège, toute petite qu’elle est, peut être très-funeste aux courriers. Je vous avais mandé ce que vous saviez déjà, que le roi était dans le dessein d’acheter vos bustes, et que, grâce à Thieriot, vous les vendriez la moitié moins que vous ne vouliez[2].

Adieu, mon cher ami ; après avoir vu le roi de Prusse, il ne me manque plus que vous. J’espérais bien que vous verriez aussi ce que c’est qu’un roi fait homme ; mais la destinée en a décidé autrement.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez la fin de la lettre 1317.