Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1288

Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 451-452).

1288. — À M. L’ABBÉ DE VALORI[1].
Bruxelles, le 12 juin.

Monsieur, si l’amitié ne me retenait à Bruxelles auprès des personnes que j’ai eu l’honneur d’accompagner, je serais déjà l’heureux témoin du bien qu’un prince philosophe va faire aux hommes ; et je demanderais à monsieur votre frère l’honneur de sa protection auprès d’un roi qui m’honore déjà de tant de bontés. Celles que vous voulez bien me témoigner seraient ma plus forte recommandation auprès de M. de Valori. Il y a longtemps que je me suis vanté au prince royal, sur les assurances de M. d’Argenson, que j’aurais en M. de Valori un protecteur auprès de lui. Je me flatte que ce n’est pas là une fanfaronnade, et votre lettre et mes sentiments me répondent de l’honneur de sa bienveillance. Vous voulez bien que je lui écrive[2] pour lui faire mon compliment sur la mort du feu roi, et sur l’avènement du prince royal à la couronne.

Plus le nouveau roi de Prusse a de mérite, plus il doit sentir celui de monsieur votre frère. J’ai l’honneur d’être, avec l’estime la plus respectueuse, et bien de l’envie de mériter votre amitié, etc.

Voltaire.

  1. L’abbé de Valori, cité plus haut, lettre 1258, naquit le 23 septembre 1682, et fut nommé, en 1738, prévôt du chapitre de Lille, dont il se démit en 1753.
  2. Cette lettre, de même que plusieurs autres, a été égarée.