Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1283

Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 445).

1283. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
(3 ou 4 juin 1740.)

Je vous prie, mon cher ami, de dire à Mme Dubreuil que je prends beaucoup de part à ce qui la regarde, et de lui faire mon triste compliment.

Gardez, je vous prie, jusqu’à nouvel ordre les paquets de M. de Pont-de-Veyle.

Je vous en adresse un petit, couvert de toile de treillis, contenant des papiers. Ces papiers sont : 1° un manuscrit intitulé Pandore, que vous aurez la bonté de donner à M. Berger, quand il viendra le prendre avec un billet de ma part ; 2° une copie d’une lettre que je vous prierai de faire transcrire correctement, et de remettre à M. de Mouhy, à M. d’Arnaud pour M. Philippe, et à M. Berger[2]. Je serai bien aise que cette copie soit publique. Je vous prie, aussi de donner deux louis d’or de ma part à M. de Mouhy sur son reçu. Il me mande de bien fausses nouvelles, entre autres que je suis brouillé avec Mme du Châtelet. Mais donnez-lui toujours deux louis, comme si ses nouvelles étaient bonnes.

Je vous prie d’envoyer cette lettre à M. de Lézeau, et, s’il n’accepte pas ma proposition, il faudra recourir à la triste voie d’un huissier.

Je suis bien plus mortifié que vous de vos tableaux.

Adieu, mon cher ami.

  1. Édition Courtat.
  2. En marge, d’une autre écriture : « la lettre à milord Hervey. » (G.)