Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 879

Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 494-495).
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879. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
12 juin.

Mme  de Richelieu a dû vous remettre, mon cher ange gardien, une Mérope dont les quatre derniers actes sont assez différents de ce que vous avez vu. Si vous avez le temps d’en être amusé, jetez les yeux sur ce rogaton comme sur le dernier des hommages de cette espèce que nous vous rendons ; et si vous aviez même le temps de nous dire ce que vous pensez de cette pièce à la grecque, mandez-le-nous.

On nous flatte que vous ne partez pas si tôt ; c’est ce qui nous enhardit à vous parler d’autre chose que de ce cruel départ. Le temps de notre condamnation nous laisse, en s’éloignant, la liberté de respirer ; mais, s’il arrive enfin que vous partiez, nous serons au désespoir, et nous n’en relèverons point. Sauriez-vous si Mme de Ruffec[1] est apaisée, si cette tracasserie est finie ? Mme  du Châtelet vous fait les plus tendres amitiés.

  1. Voyez la lettre 863.