Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 821

Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 398-399).
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821. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 25 (janvier 1738).

En réponse à votre lettre du 22, mon cher ami, je fais premièrement mon compliment à votre chapitre plutôt qu’à vous de ce qu’il vous a remis dans votre emploi d’hierophanta, mot grec qui signifie receveur sacré.

Grand merci de vos missives circulaires.

La Demoulin a mandé qu’elle n’avait certainement pas reçu les six derniers mois, ni même les six premiers mois 1736 de M. d’Auneuil. Il faudrait donc que monsieur votre frère se donnât la peine d’aller chez M. Meny, et de presser le payement total, y compris l’année 1737. Je vous enverrai incessamment la procuration pour terminer avec le prince[2]. Je vous avais mandé que je désirais fort qu’il donnât environ mille écus comptant. Si Bronod voulait, il ferait cette affaire, et je vais lui en écrire même un petit mot. D’ailleurs, je vous laisse maître de tout, et je ne suis pas sans espérance de me faire payer deux années comptant des fermiers généraux.

J’espère que la Ville, le duc de Villars, M. de Richelieu, nous aideront ; que M. de Brezé me fera un bon contrat ; que M. Michel en fera un autre, et qu’avec cela je n’aurai plus qu’à recevoir sans peine un revenu assez fort pour vivre très-heureux dans ma charmante retraite, où les dépenses sont grandes.

On a envoyé ou renvoyé l’aube à l’abbé Dumontier, la tabatière, le thermomètre, et le physicien devrait bien nous en donner un autre.

Je tremble que ce chapitre ne me fasse baisser un peu dans votre cœur, et que le devoir ne l’emporte sur l’amitié, Mais, Dieu merci ! vous aimez vos amis comme vos devoirs.

J’ai peur de m’être trompé dans l’adresse que j’ai donnée pour M. Feuillet, procureur du roi des eaux et forêts de Saint-Quentin et de la Fère. J’ai, je crois, mis « maître des eaux et forêts d’Amiens ». C’est donc à M. Feuillet, procureur du roi des eaux et forêts de Saint-Quentin, que je prie monsieur votre frère d’envoyer une Henriade.

  1. Édition Courtat.
  2. Le prince de Guise.