Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 618

Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 93-94).
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618. — À M. LE GARDE DES SCEAUX[1].
3 juillet 1736.

Je me trouve enfin déshonoré après avoir essuyé deux années entières d’exil et de persécution pour ce malheureux livre qui n’a jamais vu le jour que pour l’utilité d’un ami.

Je passe dans Paris pour être condamné à l’aumône quoique M. Hérault n’ait pas été juge en ce procès. Faut-il qu’il me vende si chèrement une médiation ? Le factum de Jore était tout ce que j’aurais voulu empêcher. Mais à présent, au lieu d’acheter la soustraction de ce procès, j’achèterais plutôt un jugement juridique en justice réglée, qui fit voir qu’en effet je ne dois rien à ce misérable Jore.

Donner 500 fancs d’aumônes, c’est signer ma honte.

J’attends tout de votre protection. Si vous voulez me parler, je me suis traîné malade à votre porte.

  1. Éditeur, Léouzon Leduc.