Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 541
541. — Á M. THIERIOT[1].
Á Cirey… 1736.
Je remercie aussi tendrement Pollion que je suis désespéré contre ceux qui devraient être des Pollions, et qui ne le sont pas. Mon cher ami, je suis dans l’amertume : il est afreux pour moi de vivre en France ; mais l’amitié me retient et me rend tout supportable.
Divertissez-vous bien. Celui qui ne cherche que son plaisir doit vivre à Paris ; celui qui veut écrire librement, et vivre pour la postérité, doit aller à Londres ou à la Haye ; mais le voyage que j’ai le plus envie de faire est celui de la barrière Blanche[2].