Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 425

Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 445).
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425. — Á MADAME LA COMTESSE DE LA NEUVILLE.

Des terrasses, des remises, des grilles, de longues allées, m’ont arraché, madame, au plaisir de vous faire ma cour. Je m’étais si bien accoutumé à la vie charmante que je menais auprès de vous que je crois à présent que tout me manque. Je regretterais un commerce aussi délicieux que le vôtre, au milieu de tout ce qu’on appelle plaisirs à Paris ; jugez de ce que je dois faire au milieu des maçons et entouré de plâtras ! Je retrouverai sans doute demain Mme de Champbonin chez vous, très-habile au trictrac. J’irai assurément dans le pays des vertus et des grâces. Je crois que ce sera aussi celui des pêches. Nous n’en avons point à Cirey ; mais je m’imagine qu’elles sont mûres chez vous ; votre terre doit être une terre bénite.