Correspondance de Voltaire/1714/Lettre 20


Correspondance de Voltaire/1714
Correspondance : année 1714GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 28).
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20. — À MADEMOISELLE DUNOYER.

Paris, le 10 février.

Ma chère Pimpette, toutes les fois que vous ne m’écrivez point, je m’imagine que vous n’avez point reçu mes lettres : car je ne peux croire que l’éloignement des lieux ait fait sur vous ce qu’il ne peut faire sur moi, et, comme je vous aime toujours, je me persuade que vous m’aimez encore. Éclaircissez-moi donc de deux choses : l’une, si vous avez reçu mes deux dernières lettres, et si je suis encore dans votre cœur ; mandez-moi surtout si vous avez reçu ma dernière, que je vous écrivis le 20 janvier, dans laquelle il était parlé de l’évêque d’Évreux, et d’autres personnes dont j’ai hasardé les noms ; mandez-moi quelque chose de certain par votre réponse à cette lettre ; surtout instruisez-moi, je vous conjure, de l’état de votre santé et de vos affaires ; adressez votre lettre à M. le chevalier de Saint-Fort, chez M. Alain, près les degrés de la place Maubert. Que votre lettre soit plus longue que la mienne ; je trouverai toujours plus de plaisir à lire une de vos lettres de quatre pages que vous n’en aurez à en lire de moi une de deux lignes.

Arouet.