Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1884
Je suis étonné, stupéfait et même inquiet de n’avoir pas de nouvelles de ma pauvre fille ! Comment ! depuis plus de huit jours, pas un mot !
[…] Je continue à corriger l’Éducation sentimentale. L’affaire avec la Vie Moderne, pour la publication du Château des Cœurs, est arrangée. Ils vont faire des affiches ! Il faudra que « Mme Commanville » collabore à cette publication par un dessin. Je t’expliquerai ça dimanche soir, car j’espère être revenu à ce moment-là près de toi, mon pauvre loulou.
Ma vacance m’a fait du bien, mais je commence à éprouver le besoin d’être chez moi, comme un petit bourgeois.
Le Moscove a été enthousiasmé de mon chapitre. Voilà un public, celui-là, et « il fait des remarques ».
J’ai lu deux manuscrits de Jeunes, qui sont stupides ! L’un est un protégé de Raoul-Duval, chez qui j’irai prochainement. Après quoi, solitude complète jusqu’à la terminaison de Bouvard et Pécuchet.
Adieu, pauvre fille ; je t’embrasse tendrement, bien que tu ne mérites guère de l’être… sous-entendu embrassée.
Vieux.