Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1812

Louis Conard (Volume 8p. 211-212).

1812. À GUY DE MAUPASSANT.
Mercredi, 19 février 1879.

Ne vous inquiétez pas de la Féerie. Peu importe qu’elle soit chez vous ou chez E. Daudet.

Ne vous dérangez pas pour venir à Croisset, mais contez-moi le plus vite et le plus longuement possible ce que vous savez de l’histoire Gambetta.

Si je désirais vous tenir ici, un soir, c’était justement pour en causer. Il me faudrait des éclaircissements pour savoir la conduite que je dois tenir.

Vous seriez bien, bien gentil d’aller faire une visite à cet excellent M. Baudry (lequel, inter nos bien entendu, s’est conduit avec moi comme un Jean foutre). Vous ferez le « simple » et ne devez connaître tout cela que par l’article du Figaro. Tâchez de savoir ce que le bonhomme a dans le ventre. Il a voulu me mettre dedans ; c’est comique.

N.-B. — Ne pas oublier que je ne peux pas encore écrire. C’est Laporte qui me sert de secrétaire. Faites-moi même plus malade que je ne le suis.

Je vais joliment penser à vous ce soir, mon cher ami. Que ne suis-je là, nom de Dieu ! Comme j’enrage de donner mon fauteuil à un autre ! Bonne chance !

Je vous embrasse.

Votre vieux.

Donc j’attends : 1o  un mot sur votre pièce[1] pour savoir si elle a réussi ; 2o  votre « appréciation » et 3o  le résultat de votre visite à B. Tout cela presse.


  1. Histoire du Vieux Temps.