Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1774

Louis Conard (Volume 8p. 166-167).

1774. À M. LABARRE[1].
Croisset, près Rouen, mardi 3 décembre [1878].

J’écrirai à Dalloz tout ce que vous voudrez, qui puisse vous être utile. Indiquez-moi ce que je dois lui dire.

Mais je vous préviens de ceci : dernièrement, il m’a refusé un manuscrit que lui avait porté de ma part Ernest Daudet, et au bout de deux mois n’a pas même daigné me répondre. Une lettre de son secrétaire m’a appris que mon manuscrit ne lui convient pas, voilà tout — et qu’on l’a remis chez E. Daudet. Un ami commun a dû lui faire savoir depuis deux jours ce que je pense de son procédé.

N’importe ! Si vous croyez que je puis vous servir, usez de moi. Mais je doute que ma protection soit efficace. Claudin s’abuse.

Ma littérature est en baisse, car votre ancien patron Charpentier (qui ne répond pas non plus aux lettres, comme Dalloz) ne fait pas une édition pour étrennes de Saint Julien l’Hospitalier, malgré deux promesses solennelles, dont la dernière est du mois de septembre.

Je vous croyais attaché à sa maison pour toujours. Votre départ m’afflige, et je vous serre la main, mon cher ami, en vous priant de me croire tout à vous.


  1. Ancien employé de la librairie Charpentier, qui voulait entrer au Moniteur universel, journal de Dalloz.