Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1642

Louis Conard (Volume 8p. 13-14).

1642. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset, dimanche, 1 heure, 28 janvier 1877].
Loulou,

[…] Je viens d’expédier mon pantalon au chemin de fer, mais je ne comprends pas que Masquillier ait besoin d’un modèle, puisqu’il me fait des pantalons de ce genre-là, depuis trente-cinq ans environ.

Je me suis commandé des pantoufles en velours chez Prout. Quand elles arriveront, daigne me faire des bouffettes ; tu seras bien gentille.

Achète-moi deux éponges de géant, de l’eau de Cologne, de l’eau dentifrice et de la pommade ou plutôt de l’huile qui sent le foin (rue saint-Honoré).

De plus : commande-moi quatre paires de gants gris perle et deux de Suède à deux boutons.

Il me semble qu’on pourrait accrocher la tête de renne dans ma salle à manger, entre les deux portes…

Si Mme Régnier ne peut venir dimanche prochain (ou même si elle le peut), invite Georges Pouchet (à son défaut, je ne vois que Frankline et son époux).

Je suis malade de la peur que m’inspire la danse de Salomé ! Je crains de la bâcler. Et puis, je suis à bout de forces. Il est temps que ça finisse, et que je puisse dormir. Il me restera encore deux ou trois pages quand tu me verras. J’ai besoin de contempler une tête humaine fraîchement coupée.

Je t’embrasse, en tombant sur les bottes.

Vieux.