Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1614
Merci pour votre article[1], mon cher ami. Vous m’avez traité avec une tendresse filiale. Ma nièce est enthousiasmée de votre œuvre. Elle trouve que c’est ce qu’on a écrit de mieux sur son oncle. Moi, je le pense, mais je n’ose pas le dire. Seulement le talmud est de trop ; je ne suis pas si fort que ça[2] !
Faut-il remercier Catulle de l’avoir inséré ? Qu’en dites-vous ?
Dans sept ou huit jours (enfin) je commence mon Hérodias. Mes notes sont terminées, et maintenant je débrouille mon plan. Le difficile, là dedans, c’est de se passer, autant que possible, d’explications indispensables.
Pas plus tard qu’hier, j’étais au Vaudreuil et j’ai parlé pour vous à Raoul-Duval. Le sire qui fera les théâtres se nomme Noël, ou mieux Nouhel ? personnage inconnu et qui probablement ne restera pas. J’ai demandé à Raoul-Duval de vous prendre à l’essai, c’est-à-dire de vous faire faire deux ou trois comptes rendus de livres. Ce qu’il a accepté. Donc, dès que les Chambres seront ouvertes, je vous enverrai pour lui une lettre d’introduction. C’est convenu. J’ai été dans cette recommandation très secondé par Mme Lapierre. Toujours les femmes, petit cochon !
Comme je connais M. Behic et le père Duruy (si notre ami Raoul-Duval n’était pas assez chaud) il me sera facile de leur parler, cet hiver, quand je serai là-bas. Mais je ne doute pas de la bonne volonté de Raoul-Duval.