Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1301

Louis Conard (Volume 6p. 381-382).

1301. À MADAME MAURICE SCHLÉSINGER.
Croisset. Nuit de mardi, 27-[28] mai 1872.

Comment ! vous ! vous ! Un soupçon sur votre vieil ami ? Comment pouvez-vous supposer qu’il vous oublie, dans un moment surtout où il a le cœur si remué ?

Si je ne vous ai pas écrit, c’est que je n’en ai pas eu la force. Voilà mon excuse. J’aurais dû répondre à votre première lettre, c’est vrai, mais j’étais si fatigué !…

Tâchez de rester à Paris jusqu’au 20 juin : je compte y être vers cette époque, nous nous verrons un peu.

Plus ma vie s’avance, plus elle est triste. Je vais rentrer dans une complète solitude. Je fais des vœux pour le bonheur de votre fils comme s’il était le mien et je vous embrasse l’un et l’autre — mais vous un peu davantage, ma toujours aimée.