Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1071

Louis Conard (Volume 6p. 78-79).

1071. À GEORGE SAND.
[Paris, 14 octobre 1869.]
Chère Maître,

Non ! pas de sacrifices ! tant pis ! Si je ne regardais pas les affaires de Bouilhet comme miennes absolument, j’aurais accepté tout de suite votre proposition. Mais : 1o  c’est mon affaire ; 2o  les morts ne doivent pas nuire aux vivants.

Mais j’en veux à ces messieurs, je ne vous le cache pas, de ne nous avoir rien dit du Latour-Saint-Ybars. Car ledit Latour est reçu depuis longtemps. Pourquoi n’en savions-nous rien ?

Bref, que Chilly m’écrive la lettre dont nous sommes convenus mercredi et qu’il n’en soit plus question.

Il me semble que vous pouvez être jouée le 15 décembre, si l’Affranchi commence vers le 20 novembre. Deux mois et demi font environ cinquante représentations ; si vous les dépassez, Aïssé ne se présentera que l’année prochaine.

Donc c’est convenu ; puisqu’on ne peut pas supprimer Latour-Saint-Ybars, vous passerez après lui et Aïssé ensuite, si je le juge convenable.

Nous nous verrons samedi à l’enterrement du pauvre Saint-Beuve. Comme la petite bande diminue ! Comme les rares naufragés du radeau de la Méduse disparaissent !

Mille tendresses.