Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0945
Je ne t’oublie pas du tout, quoi que tu en dises ! mais je n’ai rien ai te conter ! Mon silence n’a pas d’autre raison.
Je me mets a ma table vers midi et demi ; à cinq heures je pique un chien qui dure quelquefois jusqu’à sept, alors je dîne ; puis je me ref… à la pioche jusqu’à trois heures et demie ou quatre heures du matin, et je tâche de fermer l’œil après avoir lu un chapitre du sacro-saint, immense et extra-beau Rabelais. Voilà.
J’espère avoir fini ma seconde partie à la fin de janvier, et tout le reste dans l’été de 1869, ce qui ne me promet point, jusque-là, poires molles.
Tu serais bien aimable de m’envoyer une re-Comtesse de Châlis, pour la répandre.
La mienne est déjà éreintée.
Je te remercie des trois numéros du Figaro. Qu’est-ce que ça devient ?
Rugis-tu contre M. Thiers ? Quel profond penseur, hein ! Peut-on voir un Prud’homme plus radical ? Est-on bête en France, n… de D… !
Là-dessus, je t’embrasse.