Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0881
Certainement Princesse ! Je dirai, écrirai et ferai tout ce que vous voudrez.
Je compte toujours vous voir vers la fin de la semaine prochaine et j’irais même à Paris dès maintenant, si je n’attendais ma nièce (la fille de mon frère), qui vient exprès à Rouen pour l’anniversaire de la mort de son mari.
Je désire causer avec vous longuement et très franchement de ce qui vous occupe maintenant : à savoir notre ami.
Comment faire pour vous être agréable ? Vous me le direz ; j’obéirai. Je ne connais pas le roman de Cherbuliez[1], ne recevant point la Revue des Deux-Mondes. Ce brave recueil, d’ailleurs, m’a toujours été hostile, infortune que je partage philosophiquement avec de plus grands que moi.
N’enviez pas ma solitude. Elle est amère quelquefois, bien que douce à la surface.
Que le ciel vous tienne en joie, Princesse, et vous envoie toutes les bénédictions que vous méritez.
Je vous baise les deux mains et suis à vous.
- ↑ Entretiens sous un châtaigner.