Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0872
872. À GEORGE SAND.
[Croisset, début de novembre 1866].
Je suis arrivé ici samedi au soir ; toutes mes courses sont finies et je me remets cette après-midi au travail.
Sainte-Beuve me paraît très malade. Je crois qu’il n’en a pas pour longtemps.
J’ai dîné avant-hier et hier avec Tourgueneff. Cet homme-là a une si belle puissance d’images, même dans la conversation, qu’il m’a montré G. Sand accoudée sur un balcon dans le château de Mme Viardot, à Rosay. Il y avait sous la tourelle un fossé, dans le fossé un bateau, et Tourgueneff, assis sur le banc de cette barque, vous regardait d’en bas ; le soleil couchant frappait sur vos cheveux noirs.