Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0865
Je n’ai pas eu de chance dans mon court voyage à Paris, chère maître. En apportant chez vous, mercredi, votre châle et les feuilles de tulipier, je comptais, en cas de non-rencontre, me représenter à votre porte le lendemain. Mais le lendemain, j’ai eu rendez-vous de Dumaine, qui nous a manqué de parole deux fois dans la même journée. Bref, la lecture n’a pas eu lieu. On a eu peur de nous entendre. C’est partie remise, et je m’en moque profondément.
Je suis impatient de voir rangés sur une planche tous vos livres. C’est un cadeau, cela, — un cadeau royal et qui m’attendrit.
N’oubliez pas non plus le portrait, afin que j’aie toujours sous les yeux votre chère et belle tête.
Où êtes-vous, maintenant ? Moi, je ne reparaîtrai dans les pays civilisés que vers la fin d’octobre, pour la première de mon ami Bouilhet.