Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0717

Louis Conard (Volume 5p. 18-19).

717. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 19 mai 1862.
Ma chère Lilinne,

Merci de ta gentille lettre. Je devrais y répondre par une fort longue, mais, sérieusement, je suis fort occupé. Ma copiste me met en fureur. Je devais tout avoir demain et je n’ai encore que quatre-vingts pages. Ce sera bien heureux si le manuscrit entier est recopié à la fin de la semaine. Je vais ou j’envoie tous les jours dans son établissement. Bref, j’espère que, le galop de ce matin ayant produit quelque effet, dans huit jours je baiserai à mon aise tes bonnes joues.

Monseigneur lit sa pièce[1] demain à Fournier[2], à 8 heures du matin. Mais on prétend que ledit Fournier va faire faillite.

Je suis en train de lire le dernier des quatre volumes des Misérables nouvellement parus. Je vous les apporterai.

Nous avons hier dîné chez Mme Cornu, et mercredi nous dînons avec les Bichons.

Maisiat est venu hier me faire ses adieux. Il part pour la campagne. Embrasse ta bonne maman pour moi, bien tendrement.

Ton vieux ganachon d’oncle.

  1. Faustine.
  2. Directeur de la Porte-Saint-Martin.