Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0698
Ce ne sera pas pour ce soir, mon Caro, que je t’écrirai une longue lettre, parce qu’il est une heure du matin, et depuis hier 2 heures d’après-midi, heure où Monseigneur est arrivé, nous nous sommes reposés en tout quatre heures. Nous nous sommes couchés à 3 heures, et à 9 heures du matin, nous étions à la besogne. Aussi ce soir ai-je besoin de dormir.
Je crois que mon chapitre ira assez rondement. Mais j’ai des corrections importantes à faire à celui que je viens de finir, et je vais les expédier pendant l’auguste présence de Monseigneur.
Tu ne m’as pas dit ce que Maisiat[1] avait trouvé de tes portraits ?
Mme Lebret[2] est venue aujourd’hui me faire une visite. Elle n’a aucune nouvelle de son neveu. L’avez-vous vu ?
Avez-vous été chez Mme Cloquet ?
Comment avez-vous trouvé mon logement ?
Tu peux dire à ta bonne maman qu’elle n’a plus d’autres ouvriers dans la maison que les élagueurs.
Avez-vous reçu la boîte mise au chemin de fer par moi samedi dernier ?
Soigne bien ta vieille compagne, mon pauvre Caro. Songe qu’elle n’a que toi pour l’entourer d’attentions et de douceurs, et que tu dois être son bâton de vieillesse.
Adieu. Embrasse-la pour moi qui te bécote sur tes bonnes joues fraîches.