Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0671

Louis Conard (Volume 4p. 420-421).

671. À MADEMOISELLE AMÉLIE BOSQUET.
[Croisset] Mardi soir [février 1861].

J’ai lu en deux séances votre roman[1], dont je suis ravi. C’est plein de choses exquises, rares, délicates ! (Partout l’observation vient de vous.) Bref, je ne doute pas du succès de ladite œuvre.

Cependant je me permettrai deux ou trois observations de pédant, sur des seconds et troisièmes plans qui me paraissent un peu négligés.

Tâchez d’être seule dimanche prochain dans l’après-midi, afin que nous ayons nos aises pour littératurer à loisir.

Il y a moyen, je crois, en huit jours, de faire de ce livre un chef-d’œuvre ou quelque chose d’approchant. Si vous trouvez l’expression trop forte, c’est que vous ne comprenez pas ce que vous avez fait.

Adieu, mille bonne cordialités.


  1. Louise Meunier (Paris, Hetzel, 1861.)