Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0654

Louis Conard (Volume 4p. 391-392).

654. À MADAME JULES SANDEAU.
Croisset, près Rouen, dimanche [fin août 1860].

Eh bien ! c’est joli ! Voilà trois semaines que j’attends une lettre de vous. Pas de nouvelles de vous, rien !

Comment ! Je me transporte à Bellevue[1] afin de jouir de la vôtre (pardon !), j’endure une chaleur africaine, et la soif comme dans le désert ! Je me rabats sur l’Institut[2], etc., enfin j’ai passé une journée abominable à courir après vous — vainement — et vous ne me dites pas que vous en êtes un peu fâchée !

Vous qui ne passez pas votre journée à écrire, envoyez-moi une très longue lettre.

Je m’ennuie de vous. J’ai bien envie de voir vos jolis yeux, votre jolie bouche, et je vous baise les deux mains très longuement. Voilà tout ce que j’avais à vous dire, depuis que je suis

Tout à vous.


  1. Où les Sandeau avaient une propriété.
  2. Jules Sandeau était conservateur de la Bibliothèque Mazarine.