Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 1/0160

Louis Conard (Volume 1p. 380-381).

160. À LA MÊME.
Mardi matin, 20 octobre 1846.

Qu’est-ce qu’il y a ? Es-tu malade ? Une de mes lettres a-t-elle [été] égarée ? ou une des tiennes ? Depuis jeudi matin pas un mot. De grâce, réponds-moi, réponds-moi de suite.

J’ai des inquiétudes atroces, je suis en proie à mille soupçons épouvantables. Je ne sais que m’imaginer ni que dire. Je ne peux pas même t’écrire, car je ne sais que dire, si ce n’est que je t’aime, que je t’adore, que je t’embrasse.

Voilà quatre grands jours que je brûle d’impatience et d’angoisse. Oh ! plus de cela, je t’en prie !

Adieu, adieu, mille tendres baisers. Mon cœur bat comme s’il t’était arrivé un malheur.