Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 1/0049

Louis Conard (Volume 1p. 82).

49. AU MÊME.
[Rouen, 8 avril 1841.].
Mon vieux Culottier,

Je te tombe sur le casaquin samedi matin, pendant que tu dormiras encore ; le soleil commencera à briller en même temps que j’arriverai.

Je t’apporterai peut-être une cigarette de dame ; pour moi je ne fume plus, ayant quitté toutes mes mauvaises habitudes. Peut-être une ou deux pipes de temps en temps, mais encore ? […]. (Ruse de style) […]

J’occupe ma journée de vendredi à quelques courses de commerce ; Je me mets en route à 6 heures pour jusqu’à minuit, ayant besoin d’aller acheter quelques denrées.

Adieu, mon sire ; dans 48 heures, c’est-à-dire pour toi dans moins de 24, nous nous embrasserons.

Je te serre le bout du nez à la façon hottentote.

Descambeaux.

Alfred va bien.

Un grand malheur public : le sieur Braquehais s’est tué ; canaillerie insigne envers le public qui comptait le voir, envers les gens vertueux indignés qui se promettaient de l’insulter, envers Me Mesnard qui préparait un beau discours, envers trois journaux, quantité de dames de bonne société, et Duboc, louageur, qui l’aurait voituré de Rouen à Yvetot ! !!

Le Procureur se reposera, et deux rosses resteront à l’écurie.