Correspondance apocryphe de saint Paul et des Corinthiens/Introduction


Traduction par Auguste Carrière et Samuel Berger.
Librairie Fischbacher (p. 5-15).

Un apocryphe de l’apôtre Paul est toujours digne d’intérêt. Le texte que nous allons faire connaître apporte une lumière nouvelle sur un document curieux, peu étudié jusqu’à présent, mais sur lequel des travaux tout récents viennent d’attirer l’attention des théologiens et des orientalistes. Il s’agit de la troisième Épître de saint Paul aux Corinthiens, ou plutôt de la correspondance apocryphe des Corinthiens et de saint Paul, — car il y a deux lettres, une des Corinthiens à saint Paul et la réponse de saint Paul aux Corinthiens, — qui nous a été transmise dans une traduction arménienne. Ce texte n’existant qu’en arménien, et n’ayant jamais été mentionné par les écrivains ecclésiastiques grecs et latins, on inclinait à y voir une production du christianisme oriental, un écrit primitivement rédigé en langue syriaque pour combattre quelque hérésie syrienne ou mésopotamienne. La découverte d’une version latine fort ancienne, faite évidemment sur un texte grec, est de nature à changer du tout au tout les conditions du problème. Aussi nous hâtons-nous de publier ce texte, sans l’accompagner aujourd’hui d’une étude critique, et nous réservant de reprendre la question dans un prochain travail. L’intelligence de la version latine sera facilitée par une traduction du texte arménien, mieux conservé que le latin, mais qui nous offre selon toute apparence une recension plus moderne de l’original.


I


La correspondance des Corinthiens avec saint Paul se trouve dans presque tous les exemplaires manuscrits de la Bible arménienne, dans le plus grand nombre à la fin des quatorze épîtres de Paul, dans quelques-uns immédiatement après la seconde épître aux Corinthiens[1]. C’est cette dernière place qu’elle occupe dans la traduction arménienne des commentaires de saint Éphrem sur le Nouveau Testament[2]. Si l’authenticité de cette partie des commentaires d’Éphrem peut donner lieu à discussion[3], en revanche il n’est guère contestable que le texte de 3 Corinthiens qui y est partiellement reproduit paraît plus ancien que celui des manuscrits bibliques. Malgré le haut patronage qui aurait été accordé à notre apocryphe par le prince des commentateurs syriens, on n’a relevé jusqu’à présent aucune citation de ce document dans les écrits syriaques[4] et fort peu dans la littérature arménienne[5].

Nous sommes mieux renseignés par les catalogues de livres saints. Mekhithar d’Aïrivank, chroniqueur arménien de la fin du treizième siècle, insère dans son ouvrage une sorte de Canon biblique d’après Jean le Diacre, qui vivait à la fin du onzième siècle[6]. Les livres du Nouveau Testament y sont rangés dans l’ordre suivant : Quatre évangélistes : Jean, Matthieu, Marc, Luc. Actes des Apôtres. Épîtres catholiques : Jacques ; 1 et 2 Pierre ; 1, 2 et 3 Jean ; Jude. Apocalypse. [Épîtres de saint Paul : ] 1 et 2 Thessaloniciens, 1, 2 et 3 Corinthiens, Romains, Hébreux, 1 Timothée, Tite, Galates, Éphésiens, Philémon, Colossiens, Philippiens, 2 Timothée. Immédiatement après, le même chroniqueur indique un autre ordre pour les épîtres de Paul « suivant une liste trouvée par Clément[7] » : Romains, 1, 2 et 3 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Thessaloniciens, Hébreux, 1 et 2 Timothée, Tite, Philémon. Voici donc deux listes de livres canoniques, où notre apocryphe figure au même titre et à côté des deux épîtres authentiques. Ce fait suffit à montrer de quel crédit il jouissait à une certaine époque dans l’Église arménienne.

Il ne fut connu et cité pour la première fois en Europe que vers le milieu du dix-septième siècle. Le célèbre archevêque Usher (Usserius) fait mention, en 1644, d’un manuscrit arménien copié à Smyrne et contenant, avec une traduction italienne, la correspondance de saint Paul et des Corinthiens. Ce manuscrit, ayant passé sur le continent, devint la propriété de Frédéric Masson, qui publia les deux lettres en latin dans le dixième volume de l’Histoire critique de la république des lettres[8]. L’année suivante, en 1715, David Wilkins en donna la première édition arménienne[9] avec une version latine qui fut revisée ou plutôt refaite en 1716 par La Croze. Ces deux traductions de Wilkins et de La Croze, réimprimées par Fabricius dans la troisième partie de son Codex apocryphus Novi Testamenti[10], forment certainement le texte le plus répandu de notre apocryphe, et de nos jours encore, en 1856, l’auteur du Dictionnaire des apocryphes de la collection Migne a cru satisfaire aux besoins de ses lecteurs en mettant en français le latin de la version de Wilkins, la plus imparfaite des deux. Il n’existe pas, à notre connaissance, d’autre traduction en langue française.

Malheureusement le manuscrit de Smyrne offrait un texte fort incomplet. Il ne contenait pas le fragment historique qui sépare les deux épîtres et raconte où et dans quelles circonstances saint Paul reçut la lettre des Corinthiens et écrivit sa réponse. De plus, la lettre de saint Paul était tronquée et ne comprenait que dix versets sur quarante.

Un autre manuscrit, complet cette fois, mais assez incorrect, fut rapporté d’Alep par Guillaume Whiston et envoyé à La Croze pour en obtenir une nouvelle traduction, qui fut publiée en Angleterre en 1727 et plus tard dans la correspondance du savant bibliothécaire de Berlin[11]. La Croze, qui précédemment avait fait descendre jusqu’au dixième ou au commencement du onzième siècle la composition de la troisième épître aux Corinthiens, changea d’avis en étudiant le nouveau texte et émit l’hypothèse intéressante que nous avons là un fragment des Actes de saint Paul, apocryphe depuis longtemps perdu. Les deux fils de Guillaume Whiston, qui avaient appris l’arménien, joignirent à leur célèbre édition de l’historien Moïse de Khoren[12] un appendice contenant le texte du manuscrit d’Alep, avec une traduction latine et une traduction grecque qui furent réimprimées à Leipzig, en 1776, par les soins de B. Carpzov.

Zohrab, père mekhithariste du couvent de Saint-Lazare, à Venise, donna le premier une édition critique du texte de nos épîtres à la suite de sa grande édition de la Bible arménienne qui parut en 1805. Il se servit pour cela de huit manuscrits plus ou moins anciens dont il nota soigneusement les variantes, mais en négligeant d’indiquer pour chacune d’elles le manuscrit qui la présentait. Malgré cette grave lacune, l’édition de Zohrab, beaucoup plus correcte que les précédentes, est jusqu’à présent celle qui doit servir de base à tout travail critique sur le texte de 3 Corinthiens. Elle a été reproduite, avec fort peu de changements, dans les deux éditions de la grammaire arménienne anglaise du P. Pascal Aucher[13], avec une traduction anglaise due à la plume de lord Byron [14], mais non à sa connaissance de l’arménien.

Ce fut également à l’obligeance et à la science du P. P. Aucher que Rinck dut de pouvoir écrire en 1823 le plus important travail dont la correspondance de Paul avec les Corinthiens eût encore été l’objet[15], avec une traduction bien supérieure à toutes celles qui avaient déjà été faites. Rinck ne savait pas l’arménien et son collaborateur ne comprenait pas l’allemand ; ce fut donc seulement en italien et en latin qu’ils purent échanger leurs observations philologiques. Il en résulta néanmoins une étude sérieuse du texte et de ses diverses variantes, mais l’ensemble du travail fut compromis par l’idée malencontreuse qu’eut Rinck de défendre l’authenticité des deux lettres, dont personne n’avait parlé depuis Guillaume Whiston le père. Ullman ne s’en crut pas moins obligé de réfuter cette étrange thèse[16].

Il nous faut descendre jusqu’à ces derniers mois pour trouver de nouvelles études sur le texte de 3 Corinthiens. Presque en même temps, à quelques semaines d’intervalle et indépendamment l’un de l’autre, deux savants allemands viennent de consacrer à cet apocryphe des travaux fort importants et du plus haut intérêt.

Le premier en date, M. P. Vetter, jeune théologien catholique du Wurtemberg qui vient d’être nommé professeur à l’Université de Tubingue, a publié dans le dernier cahier de l’année 1890 de la Theologische Quartalschrift le premier article d’une étude intitulée : « La troisième épître apocryphe aux Corinthiens ; traduction nouvelle et essai sur son origine. » L’auteur indique ses conclusions dès la première page : « Cette correspondance apocryphe a été composée en Syrie, probablement à Édesse, vers l’an 200, sous le règne du roi Abgar VIII et l’épiscopat de Palout, pour combattre la doctrine du gnostique Bardesane d’Édesse. » Nous n’avons pas encore reçu la suite du travail où cette thèse si nettement formulée doit être démontrée. Mais la première partie est celle qui nous intéresse le plus aujourd’hui. Elle comprend : 1o une traduction nouvelle de l’arménien, faite sur un texte critiquement établi d’après les manuscrits déjà énumérés, plus un manuscrit de Paris et le commentaire de S. Éphrem que M. Vetter a signalé le premier, bien qu’il soit imprimé depuis 1836 ; 2o une traduction fort soignée de ce commentaire. Il est bien regrettable que le manque de caractères ait empêché M. Vetter de nous donner dans la langue originale le texte à l’amélioration duquel il s’est appliqué avec tant de soin.

M. Th. Zahn, professeur de théologie à l’Université de Leipzig, a également étudié 3 Corinthiens dans un fascicule de son Histoire du Canon du Nouveau Testament[17] qui porte la date de 1891. Lui aussi attache une très grande importance au commentaire d’Éphrem, dont il publie intégralement une traduction due à un Arménien, M. Kanaiantz, en distinguant par la diversité des caractères d’imprimerie le texte de l’original d’avec la paraphrase du commentateur. M. Zahn ne sait malheureusement pas l’arménien ; s’il avait pu comparer lui-même le commentaire avec le texte des lettres, et surtout consulter la version latine qui fait le principal objet de la présente publication, il n’aurait assurément pas dit que le texte commenté était déjà lui-même souvent devenu une paraphrase, tout en reconnaissant que, par son origine et ses témoins, il devait être plus ancien que le texte des manuscrits bibliques. Il attribue à la correspondance de Paul et des Corinthiens une date plus haute encore que celle proposée par M. Vetter. Reprenant l’hypothèse avancée d’abord par La Croze en 1727, M. Zahn voit dans nos deux lettres un fragment extrait des Actes de saint Paul mentionnés par Origène et dont la composition remonterait au second siècle.

Un point assez important du débat, sur lequel nos auteurs ne se prononcent pas bien nettement, est celui-ci : De quelle langue, du grec ou du syriaque, nos lettres ont-elles passé en arménien ? M. Vetter croit à une origine syriaque ; M. Zahn suppose un texte grec primitif, mais admet que pendant assez longtemps l’apocryphe a fait partie du canon de l’Église d’Édesse puisqu’il a été commenté par S. Éphrem ; selon toute vraisemblance il aurait donc été traduit du syriaque.

Le texte latin que nos lecteurs trouveront plus loin nous paraît condamner la thèse de M. Vetter. Il a été traduit du grec, cela est certain. Or il recouvre en maint endroit si exactement l’arménien que l’on doit admettre que les deux versions proviennent d’une même source ; tout au plus pourrait-on supposer une version syriaque absolument littérale dont découlerait l’arménien, mais un original syriaque n’est en aucune manière admissible. Il n’y a du reste dans le texte arménien aucune trace de provenance syriaque.

De plus, une comparaison attentive entre la traduction latine et le texte suivi par le commentaire d’Éphrem nous amène à conclure que les deux textes appartiennent à une même recension, plus ancienne que la recension contenue dans les manuscrits bibliques arméniens. Celle-ci en effet offre une certaine quantité de gloses introduites dans le texte, et même un verset en double rédaction (cf. Épître de Paul, v. 24 et 25).

Pour terminer cette rapide esquisse de l’histoire de 3 Corinthiens, deux mots sur la traduction qui suit le texte latin. Nous avons suivi le texte de Zohrab, sauf dans un petit nombre de passages où nous avons préféré des variantes notées par Zohrab lui-même. En même temps nous avons visé à une scrupuleuse fidélité, mais en tenant compte des exigences de la langue française et sans nous astreindre à un servile littéralisme. Enfin nous avons admis la coupe des versets proposée par Vetter, qui lui-même s’est presque toujours conformé au travail de Rinck. Il n’était pas possible de garder les versets du texte arménien.

A. C.


II


Quant au texte latin, dont il vient d’être question, voici de quelle manière nous en avons eu connaissance.

Tandis qu’en octobre 1890 je travaillais à la bibliothèque Ambrosienne de Milan, sous l’œil bienveillant du savant préfet de la bibliothèque, l’abbé Ceriani, j’eus l’occasion d’examiner une bible latine qui porte la cote E 53 inferior. Les livres de la Bible sont rangés, dans ce manuscrit, suivant un ordre qui paraîtrait incompréhensible si l’on ne savait que c’est à peu près exactement l’ordre dans lequel les livres bibliques sont lus, dans le cours de l’année, aux offices ecclésiastiques[18]. Une note écrite en tête du volume rend le lecteur attentif à cette disposition curieuse, et dont je ne pense pas qu’on trouve un autre exemple aussi ancien ; elle nous indique en même temps la provenance du manuscrit :

Hoc porro ordine conscriptos sacros hosce libros reor, quo illos Ambrosiana ecclesia in matutinis precibus legit[19]. Utpote hic codex fuit usque præposituræ SS. Petri et Pauli de Abiascha in Lepontiis, atque a præsentissimo interitu pecunia redemptus hoc anno MDCCLXXVI.

Abiascha est le nom latin de Biasca, village situé dans la haute vallée du Tessin, sur la route du Saint-Gothard[20]. C’est donc de ce coin reculé des Alpes que provient notre volume : il se ressent de l’état de ruine où il était lorsque le bibliothécaire B. Oltrocchi le sauva de la destruction[21]. Le manuscrit n’est probablement pas antérieur au dixième siècle, il n’est certainement pas plus récent. Le texte qu’il contient est la Vulgate, mais mêlée de beaucoup d’éléments empruntés aux anciennes versions. Ce texte est curieux à tous égards ; il ne ressemble pas à ceux que Bobbio nous a légués ou que Monza nous a conservés. Les analogues en devraient être cherchés fort loin. Certaines préfaces et certains sommaires ne se rencontrent pas ailleurs. Est-ce un texte erratique, égaré dans ces hautes vallées, ou n’est-ce pas plutôt le témoin d’une très ancienne tradition ? Nous ne saurions le dire.

À la fin du manuscrit, au feuillet 169, on lit, après les mots Explicit epistula Pauli ad Hebreos, les textes suivants, écrits de la même main que ce qui précède, mais malheureusement très effacés et, en quelques passages, entièrement illisibles :

Incipiunt scripta Corinthiorum ab (sic) apostolum Paulum.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Incipit rescriptum Pauli apostoli ad Corinthios.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Incipit eiusdem Pauli apostoli a[d Laodicenses]. (Ce dernier titre est presque illisible[22].)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les deux premiers de ces textes sont publiés ci-dessous.

Pris de court par mon départ et découragé par le peu de lumière qui pénètre, en un jour d’automne, dans la salle de l’Ambrosienne, je n’avais pas achevé de copier la correspondance apocryphe de saint Paul et des Corinthiens. Mes notes en comprenaient à peine la première moitié. Mais lorsque la lecture de l’intéressant article de M. Vetter m’eut montré, peu de semaines après, l’actualité de ce sujet, je résolus d’invoquer l’aide d’un jeune docteur de l’Ambrosienne, l’abbé A. Ratti, dont j’avais pu apprécier, dans une excursion faite ensemble à Monza, le bon esprit scientifique et la parfaite obligeance. J’avais d’abord essayé de déterminer M. P. Corssen, qui avait avant moi pris copie des mêmes pièces, à les publier à ma place, mais M. Corssen s’y était refusé avec la délicatesse que je lui connais. M. Ratti voulut bien à la fois revoir mes notes et continuer ma copie. Il eut également l’obligeance de se charger de faire photographier sous ses yeux les pages en question. Ce que son travail a dû être, ceux-là seuls le comprendront qui savent en quel triste état est le verso du feuillet 169. C’est pourquoi l’établissement du texte qui va suivre lui appartient au moins autant qu’à moi. Je n’ai pas craint de demander en outre à M. Corssen de vouloir bien collationner notre transcription avec la copie qu’il avait prise, et il y a mis le plus bienveillant empressement. Enfin M. Ceriani a eu l’extrême obligeance de revoir le manuscrit une dernière fois dans les passages douteux. Dans l’état de délabrement où est l’unique manuscrit, il a été nécessaire de recourir en plusieurs endroits, pour restaurer le texte, à la conjecture, et la traduction arménienne a été en cela notre guide. Sans elle, la lecture du texte tout entier aurait été presque impossible.

Nous avons naturellement reproduit la version latine avec toutes les incorrections qui appartiennent au traducteur et avec celles qui sont le fait du copiste, augmentées de celles qui ont sans doute pour cause l’insuffisance de notre lecture. D’autres peut-être liront mieux que nous. Quant aux sept ou huit lignes qui sont entièrement détruites dans le manuscrit, nous avons essayé de les rétablir d’après le texte arménien, sans attacher du reste aucune importance à notre restitution et uniquement afin de présenter au lecteur un texte complet. Les passages rétablis par conjecture et ceux dont la lecture est douteuse sont imprimés en italique. Notre transcription est faite ligne pour ligne, et donne autant que possible la représentation fidèle du manuscrit.

S. B.

  1. Zohrab, dans la préface de l’Appendice à la Bible arménienne de Venise, 1805.
  2. Œuvres de S. Éphrem (traduction arménienne ancienne), Venise, 1836, t. III, p. 116-123.
  3. Le commentaire semble avoir été rédigé sur le texte arménien. Il manque dans le manuscrit du commentaire sur les épîtres de Paul conservé à la bibliothèque patriarcale d’Etschmiadzin.
  4. La citation d’Aphraat signalée par Zahn (Geschichte des neutestamentlichen Kanons, II, 1, p. 561) est au moins douteuse.
  5. Rinck, ou plutôt le P. P. Aucher (voir plus bas), a relevé en tout trois citations se rapportant au même verset de l’épître aux Corinthiens (v. 11). La seule qui pourrait avoir de l’importance, si la source en était authentique, est celle qui serait empruntée à un discours de saint Grégoire l’Illuminateur aux néophytes (commencement du ive siècle). Mais le passage est si mal indiqué par Rinck (Sendschreiben u. s. w., p. 14) que M. Vetter, qui a pris la peine de vérifier, ne l’a pas trouvé dans les Discours, d’ailleurs supposés, de saint Grégoire. La citation existe cependant, mise dans la bouche de saint Grégoire, mais il faut la chercher dans l’Histoire d’Agathange (éd. de Tiflis, 1882, p. 168 ; éd. de Venise 1835, p. 215). M. Thoumaian (Agathangelos et la doctrine de l’Église arménienne au Ve siècle. Lausanne, Georges Bridel, 1879) a bien cité le passage comme attribué à saint Paul, mais n’en a pas reconnu l’origine (p. 36). Le livre d’Agathange contient du reste quelques autres traces de notre apocryphe.
  6. Brosset, Histoire chronologique de Mekhithar d’Aïrivank, traduit de l’arménien. Saint-Pétersbourg, 1869, p. 23 (dans les Mémoires de l’Acad. imp. des sciences de Saint-Pétersbourg, 7me série, t. XIII, no 5).
  7. Ce Clément, que Mekhithar fait figurer sur une autre liste comme l’auteur d’un apocryphe intitulé : Quels livres doivent être admis ? est probablement, dans la pensée de l’auteur, Clément d’Alexandrie.
  8. Amsterdam et Utrecht, 1714.
  9. Epistolæ S. Pauli ad Corinthios et Corinthiorum ad S. Paulum armenice, ex museo viri clariss. P. Massonii, versionem latinam accurante Wilkins. Amstelodami, 1715.
  10. Hambourg, 1719.
  11. Thesaurus epistolicus Lacrozianus, Lipsiæ, 1746, T. III, p. 237 sv.
  12. Londres, 1736.
  13. A grammar armenian and english. Venice, 1819 et 1832.
  14. Cette traduction est réimprimée dans les œuvres de lord Byron (Paris, Galignani, 1842, p. 819) et accompagnée de la note suivante : Done into english by me, february 1817, at the convent of San Lazaro with the aid and exposition of the armenian text by the father Paschal Aucher, armenian friar.
    Byron.

    Venice, april 10, 1817.

    I had also the latin text, but it is in many places very corrupt and with great omissions.

    Byron dans ces derniers mots veut parler de la traduction latine de D. Wilkins.

  15. Das Sendschreiben der Korinther an den Apostel Paulus und das dritte Sendschreiben Pauli an die Korinther, Heidelberg, 1823.
  16. Heidelberger Jahrbücher der Literatur, 1823, Heft 6.
  17. Geschichte des Neutestamentlichen Kanons. 2. Band, 2. Hälfte, 1. Abth. p. 592-611.
  18. Octateuque, Jérémie, Actes, Épîtres catholiques, Apocalypse, Rois, Livres sapientiaux, Job, Tobie, Judith, Esther, Esdras, Machabées, Ézéchiel, Daniel, petits Prophètes, Ésaïe, saint Paul.
  19. L’auteur de la note n’a pas remarqué que le rit ambrosien est, sur ce point, d’accord avec la liturgie romaine.
  20. On connaît trois autres manuscrits provenant de Biasca et qui sont entrés à la bibliothèque Ambrosienne avec notre manuscrit ; l’un d’eux est un sacramentaire du rit ambrosien, du dixième siècle (A 24 bis inf. ; Delisle, Mémoire sur d’anciens sacramentaires, p. 199).
  21. Description sommaire du manuscrit : 485 millimètres sur 380. 169 feuillets. 2 colonnes de 49 à 51 lignes. Titres courants noirs, chapitres rouges et rubriques ; quelques grandes initiales à entrelacs. Commencement : Desiderii mei (préface de la Genèse)… Très mutilé.
  22. L’épître aux Laodicéens est assez incorrecte et montre plusieurs leçons très rares (ainsi, vers. 14, petiones, avec le seul Codex Toletanus. Cf. J.-B. Lightfoot, Colossians, troisième édit., 1879, p. 287).