Correspondance 1812-1876, 6/1876/CMLXIV


Texte établi par Calmann-Lévy,  (Correspondance Tome 6 : 1870-1876p. 400-401).


CMLXIV

À M. LE DOCTEUR HENRI FAVRE, À PARIS


Nohant, 16 mai 1876.


Cher ami,

J’attends le livre annoncé et je ferai de mon mieux pour ajouter à son succès. Je vois avec chagrin que vous luttez encore contre le mal des vôtres. Je compte bien que vous en triompherez et que la victoire sera d’autant meilleure qu’elle vous aura coûté plus de soins et d’efforts. Moi, je lutte contre mon propre mal avec patience. Les crises sont plus fréquentes, mais moins aiguës ; mais je suis un peu plus fatiguée et je ne me suis pas beaucoup remise au travail. Maurice souffre de névralgies aux oreilles, aux joues, à la mâchoire. Le sulfate de quinine combat les accès. La gorge ne se prend pas, c’est l’important ; mais je vis toujours dans cette crainte capitale. Dites-nous quelque chose pour éviter l’angine, s’il y a moyen.

J’ai reçu aussi ce matin une lettre de M. Marteau ; soyez sûr que je m’intéresse à ce qui vient de lui, surtout quand vous y avez mis la main, et croyez à l’amitié bien vive de votre vieille malade.

G. SAND.

Tendresses de tous les miens. Les enfants vont bien, Dieu merci, et vous embrassent.