Correspondance 1812-1876, 1/1831/LXVII


LXVII

À MADAME DUVERNET MÈRE, À LA CHÂTRE


Nohant, lundi, juin 1831.


Chère dame,

Je rentre toute comblée de votre bonne amitié et de votre douce hospitalité. Je trouve non pas M. de Latouche, mais une lettre de lui m’annonçant que des affaires imprévues, relatives au Figaro avec M. le préfet de la Charente, qui vient de se déclarer en faillite, l’ont empêché de partir au moment où il allait enfin se décider. Il nous promet d’arriver quand nous ne l’attendrons plus. Il se plaint un peu du silence de Charles et du vôtre.

Ne viendrez-vous pas aussi manger mes petits pois, cueillir mes fleurs et choisir vous-même vos petites colonies d’œillets ? Deux ou trois rayons de soleil sècheront nos chemins, et vous avez une infinité de pataches en votre possession. Accordez-moi donc une bonne journée tout entière avec le bon meunier, son fils et l’âne… Je ne vois autour de vous que le desservant de T… que nous puissions insulter ainsi. Je n’ose quasi pas vous embrasser après une pareille pensée.