Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 1 La Veuve Hommages adressés à Corneille

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HOMMAGES
ADRESSÉS À CORNEILLE, AU SUJET DE LA VEUVE,
PAR DIVERS POËTES CONTEMPORAINS.

POUR LA VEUVE DE MONSIEUR CORNEILLE.
AUX DAMES.

Le soleil est levé, retirez-vous, étoiles ;
Remarquez son éclat à travers de ses voiles ;
Petits feux de la nuit qui luisez en ces lieux,
Souffrez le même affront que les autres[1] des cieux.
Orgueilleuses beautés que tout le monde estime,
Qui prenez un pouvoir qui n’est pas légitime,
Clarice vient au jour ; votre lustre s’éteint ;
Il faut céder la place à celui de son teint,
Et voir dedans ces vers une double merveille :
La beauté de la Veuve, et l’esprit de Corneille.
De Scudéry[2].


À MONSIEUR CORNEILLE, POËTE COMIQUE,
SUR SA VEUVE.
ÉPIGRAMME.

Rare écrivain de notre France,
Qui le premier des beaux esprits
As fait revivre en tes écrits
L’esprit de Plaute et de Térence,
Sans rien dérober des douceurs
De Mélite ni de ses sœurs,
Ô Dieu ! que ta Clarice est belle,
Et que de veuves à Paris
Souhaiteroient d’être comme elle,
Pour ne manquer pas de maris !
Mairet[3].


À MONSIEUR CORNEILLE, SUR SA CLARICE.

Corneille, que ta Veuve a des charmes puissants !
Ses yeux remplis d’amour, ses discours innocents,
Joints à sa majesté plus divine qu’humaine,
Paroissent au théâtre avec tant de splendeur,
Que Mélite, admirant cette belle germaine[4],
Confesse qu’elle doit l’hommage à sa grandeur.
Mais ce n’est pas assez : sa parlante peinture
A tant de ressemblance avecque la nature.
Qu’en lisant tes écrits l’on croit voir des amants
Dont la mourante voix naïvement propose
Ou l’extrême bonheur ou les rudes tourments
Qui furent le sujet de leur métamorphose.
Fais-la donc imprimer, fais que sa déité
Jour et nuit entretienne avecque privauté

Ceux qui n’ont le moyen la voir au théâtre ;
Car si Mélite a plu pour ses divins appas,
Tout le monde sera de Clarice idolâtre,
Qui jouit de beautés que Mélite n’a pas.
Guérente.


MADRIGAL POUR LA COMÉDIE DE LA VEUVE
DE MONSIEUR CORNEILLE.
À CLARICE.

Clarice, la plus douce veine
Qui sache le métier des vers
Donne un portrait à l’univers
De tes beautés et de ta peine ;
Et les traits du pinceau qui te font admirer
Te dépeignent au vif si constante et si belle,
Que ce divin portrait, bien que tu sois mortelle,
Demande des autels pour te faire adorer.
I. G. A. E. P.


À MONSIEUR CORNEILLE.
ÉLÉGIE.

Pour te rendre justice autant que pour te plaire,
Je veux parler, Corneille, et ne me puis plus taire.
Juge de ton mérite, à qui rien n’est égal,
Par la confession de ton propre rival.
Pour un même sujet, même désir nous presse ;
Nous poursuivons tous deux une même maîtresse :
La gloire, cet objet des belles volontés,
Préside également dessus nos libertés ;
Comme toi je la sers, et personne ne doute
Des veilles et des soins que cette ardeur me coûte.
Mon espoir toutefois est décru chaque jour
Depuis que je t’ai vu prétendre à son amour.
Je n’ai point le trésor de ces douces paroles

Dont tu lui fais la cour et dont tu la cajoles ;
Je vois que ton esprit, unique de son art,
A des naïvetés plus belles que le fard,
Que tes inventions ont des charmes étranges,
Que leur moindre incident attire des louanges,
Que par toute la France on parle de ton nom,
Et qu’il n’est plus d’estime égale à ton renom.
Depuis, ma Muse tremble et n’est plus si hardie ;
Une jalouse peur l’a longtemps refroidie,
Et depuis, cher rival, je serois rebuté
De ce bruit spécieux dont Paris m’a flatté.
Si cet ange mortel qui fait tant de miracles,
Et dont tous les discours passent pour des oracles.
Ce fameux cardinal, l’honneur de l’univers,
N’aimoit ce que je fais et n’écoutoit mes vers.
Sa faveur m’a rendu mon humeur ordinaire ;
La gloire où je prétends est l’honneur de lui plaire.
Et lui seul réveillant mon génie endormi
Est cause qu’il te reste un si foible ennemi.
Mais la gloire n’est pas de ces chastes maîtresses
Qui n’osent en deux lieux répandre leurs caresses ;
Cet objet de nos vœux nous peut obliger tous,
Et faire mille amants sans en faire un jaloux.
Tel je te sais connoître et te rendre justice,
Tel on me voit partout adorer ta Clarice.
Aussi rien n’est égal à ses moindres attraits ;
Tout ce que j’ai produit cède à ses moindres traits ;
Toute veuve qu’elle est, de quoi que tu l’habilles,
Elle ternit l’éclat de nos plus belles filles.
J’ai vu trembler Silvie, Amaranthe et Filis,
Célimène a changé, ses attraits sont pâlis[5] ;

Et tant d’autres beautés que l’on a tant vantées
Sitôt qu’elle a paru se sont épouvantées.
Adieu ; fais-nous souvent des enfants si parfaits,
Et que ta bonne humeur ne se lasse jamais.
De Rotrou[6].


À MONSIEUR CORNEILLE.

De mille adorateurs Mélite est poursuivie ;
Ces autres belles sœurs le sont également ;
Clarice, quoique veuve, a surmonté l’envie
Et fait de tout le monde un parti seulement.
C. B.


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.
ÉPIGRAMME.

Ta veuve s’est assez cachée,
Ne crains point de la mettre au jour ;
Tu sais bien qu’elle est recherchée
Par les mieux sensés de la cour.
Déjà des plus grands de la France,
Dont elle est l’heureuse espérance,
Les cœurs lui sont assujettis,
Et leur amour est une preuve
Qu’une si glorieuse Veuve
Ne peut manquer de bons partis.
Du Ryer, Parisien[7].

AU MÊME, PAR LE MÊME.

Que pour louer ta belle Veuve
Chacun de son esprit donne une riche preuve,
Qu’on voye en cent façons ses mérites tracés :
Pour moi, je pense dire assez
Quand je dis de cette merveille
Qu’elle est sœur de Mélite et fille de Corneille.


À MONSIEUR CORNEILLE.

Belle Veuve adorée,
Tu n’es pas demeurée
Sans supports et sans gloire en la fleur de tes ans :
Puisque ton cher Corneille
À ta conduite veille,
Tu ne peux redouter les traits des médisants.
Bois-Robert[8].


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.

Cette belle Clarice à qui l’on porte envie
Peut-elle être ta Veuve et que tu sois en vie ?
Quel accident étrange à ton bonheur est joint ?
Si jamais un auteur a vécu par son livre,
En dépit de l’envie elle te fera vivre.
Elle sera ta Veuve et tu ne mourras point.
D’Ouville[9].

À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.
.
ÉPIGRAMME.

La Renommée est si ravie
Des mignardises de tes vers,
Qu’elle chante par l’univers
L’immortalité de ta vie.
Mais elle se trompe en un point,
Et voici comme je l’épreuve :
Un homme qui ne mourra point
Ne peut jamais faire une Veuve.
Quoique chacun en soit d’accord,
Il faut bien que du ciel ce beau renom te vienne.
Car je sais que tu n’es pas mort,
Et toutefois j’adore et recherche la tienne.
Claveret[10].


MADRIGAL DU MÊME.

Philiste en ses[11] amours a dû craindre un rival,
Puisque ta Veuve est la copie
De ce charmant original
À qui ta plume la dédie.
Ton bel art nous peint l’une adorable à la cour ;
La nature a fait l’autre un miracle d’amour.
Je sais bien que l’on nous figure
L’art moins parfait que la nature ;
Mais laissant ces raisons à part,
Je ne sais qui l’emporte, ou la nature ou l’art.
Ta Veuve toutefois par sa douceur extrême
Sait si bien celui de charmer,
Qu’à la voir on la peut nommer
Un original elle-même,

Et toutes deux des ravissants accords[12]
D’un bel esprit et d’un beau corps.
Claveret.



À MONSIEUR CORNEILLE SUR L’IMPRESSION DE SA VEUVE.

La veuve qui n’a d’autres soins
Que de se tenir renfermée
Et de qui l’on parle le moins,
Est plus chaste et plus estimée ;
Mais celle que tu mets au jour
Accroît son lustre et notre amour.
Alors qu’elle se communique :
Bien loin de se faire blâmer,
Tant plus elle se rend publique
Plus elle se fait estimer.
J. Collardeau[13].


POUR LA VEUVE DE MONSIEUR CORNEILLE.

Bien que les amours des filles
Soient vives et sans fard, florissantes, gentilles,
Et que le pucelage ait des goûts si charmants,
Cette Veuve, en dépit d’elles,
Va posséder plus d’amants
Qu’un million de pucelles.
L. M. P.


À MONSIEUR CORNEILLE.
SONNET.

Tous ces présomptueux dont les foibles esprits
S’efforcent vainement de te suivre à la trace,

Se trouvent à la fin des corneilles d’Horace[14],
Quand ils mettent au jour leurs comiues écrits.

Ce style familier non encore entrepris,
Ni connu de personne, a de si bonne grâce
Du théâtre françois changé la vieille face,
Que la scène tragique en a perdu le prix.

Saint-Amant[15], ne crains plus d’avouer ta patrie,
Puisque ce Dieu des vers est né dans la Neustrie,
Qui pour se rendre illustre à la postérité,

Accomplit en nos jours l’incroyable merveille
De cet oiseau fameux parmi l’antiquité,
Nous donnant un Phénix sous le nom de Corneille.
Du Petit-Val[16].


À MONSIEUR CORNEILLE.
SONNET.

Mélite, qu’un miracle a fait venir des cieux,
Les cœurs charmés à soi comme l’aimant attire ;
Mais c’est avec raison que tout le monde admire
La Veuve qui n’a pas moins d’attraits dans les yeux.

Faire parler les rois le langage des Dieux,
Faire régner l’amour, accroître son empire,
Peindre avec tant d’adresse un gracieux martyre,
Fermer si puissamment la bouche aux envieux ;

Faire honneur à son temps, enseigner à notre âge
À polir doucement son vers et son langage[17],
Corneille, c’est assez pour avoir des lauriers.
Dessus le mont sacré, toujours tranquille et calme ;
Mais pour dire en un mot, de venir des derniers
Et les surpasser tous, c’est emporter la palme.


À MONSIEUR CORNEILLE.
SIXAIN.

Ce n’est rien d’avoir peint une vierge beauté,
Mélite, vrai portrait de la divinité.
La grâce de l’objet embellit la peinture
Et conduit le pinceau qui ne s’égare pas ;
Mais de peindre une Veuve avec autant d’appas,
C’est un effet de l’art qui passe la nature.
Pillastre, avocat en parlement


À MONSIEUR CORNEILLE.
ÉPIGRAMME.

Toi que le Parnasse idolâtre,
Et dont le vers doux et coulant
Ne fait point voir sur le théâtre
Les effets d’un bras violent,
Esprit de qui les rares veilles
Tous les ans font voir des merveilles
Au-dessus de l’humain pouvoir,
Reçois ces vers dont Villeneuve[18],
Ravi des beautés de ta Veuve,
A fait hommage à ton savoir.

À MONSIEUR CORNEILLE.

Corneille, je suis amoureux
De ta Veuve et de ta Mélite,
Et leurs beautés et leur mérite
Font naître tes vers et mes feux.
Je veux que l’une soit pucelle ;
L’autre ici me semble si belle
Qu’elle captive mes esprits,
Et ce qui m’en plaît davantage,
C’est que les traits de son visage
Viennent de ceux de tes écrits.
De Marbeuf[19].


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.
SIXAIN.

On vante les exploits de ces mains valeureuses
Qui font dans les combats des veuves malheureuses ;
Mais j’estime, pour moi, qu’il t’est plus glorieux
D’avoir fait en nos cours une Veuve sans larmes,
Et que l’on ne sauroit, sans t’être injurieux,
Donner moins de lauriers à tes vers qu’à leurs armes.
De Canon.


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.
SONNET.

Corneille, que ta Veuve est pleine de beauté !
Que tu l’as d’ornements et de grâce pourvue !
Le plaisir de la voir tous mes sens diminue,
Et trahir tant d’appas ce seroit lâcheté[20].

Quoi que puisse à nos yeux offrir la nouveauté,
Rien ne les peut toucher à l’égal de sa vue ;
Il n’est point de mortel, après l’avoir connue,
Qui se puisse vanter de voir sa liberté[21].

Admire le pouvoir qu’elle a sur mon esprit,
Ne cherche point le nom de celui qui t’écrit,
Qui jamais ne connut Apollon ni sa lyre.

Ton mérite l’oblige à te donner ces vers,
Et la douceur des tiens le force de te dire
Qu’il n’est rien de si beau dedans tout l’univers.
L. N.


À MONSIEUR CORNEILLE EN FAVEUR DE SA VEUVE.

Corneille, que ton chant est doux !
Que ta plume a trouvé de gloire !
Il n’est plus d’esprit parmi nous
Dont tu n’emportes la victoire.
Ce que tu feins a tant d’attraits
Que les ouvrages plus parfaits
N’ont rien d’égal à ton mérite[22] ;
Et la Veuve que tu fais voir,
Plus ravissante que Mélite,
Montre l’excès de ton savoir.
Burnel.


À MONSIEUR CORNEILLE.

Clarisse est sans doute si belle
Que Philiste n’a le pouvoir
De goûter le bien de la voir,
Sans devenir amoureux d’elle.
Ses discours me font estimer
Qu’on a plus de gloire à l’aimer[23]

Que de raison à s’en defendre,
et que les argus les plus grands,
Pour y trouver de quoi reprendre,
N’ont point d’yeux assez pénétrants.

Apollon, qui par ses oracles
A plus d’éclat (qu’il n’eut jamais,
Tient sur les deux sacrés sommets
Tes vers pour autant de miracles ;
Et les plaisirs que ces neuf sœurs
Trouvent dans les rares douceurs
Que parfaitement tu leur donnes,
Sont purs témoignages de foi
Qu’au partage de leurs couronnes
La plus digne sera pour toi.
Marcel.


À MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE.
STANCES.

Divin esprit, puissant génie,
Tu vas produire en moi des miracles divers ;
Je n’ai jamais donné de louange infinie,
Et je ne croyois plus pouvoir faire de vers.

Il te falloit, pour m’y contraindre,
Faire une belle Veuve et lui donner des traits
Dont mon cœur amoureux peut[24] se laisser atteindre ;
L’amour me fait rimer et louer ses attraits.

Digne sujet de mille flammes.
Incomparable Veuve, ornement de ce temps,
Tu vas mettre du trouble et du feu dans les âmes.
Faisant moins d’ennemis que de cœurs inconstants.

Qui vit jamais tant de merveilles ?
Mes sens sont aujourd’hui l’un de l’autre envieux :
Ton discours me ravit l’âme par les oreilles,
Et ta beauté la veut arracher par les yeux.

Quand on te voit, les plus barbares
À tes charmes sans fard et tes naïfs appas
Donneroient mille cœurs, et des choses plus rares
S’ils en pouvoient avoir, pour ne te perdre pas.

Lorsqu’on t’entend, les plus critiques
Remarquent tes discours et font tous un serment
De les faire observer pour des lois authentiques,
Et de condamner ceux qui parlent autrement.

Cher ami, pardon si ma Muse,
Pour plaire à mon amour manque à notre amitié ;
Donnant tout à ta fille, elle a bien cette ruse
De juger que tu dois en avoir la moitié.

Prends donc en gré tant de franchise,
Et ne t’étonne pas si ceci ne vaut rien.
Par son désordre seul tu sauras ma surprise :
Un cœur qui sait aimer ne s’exprime pas bien.

Il me suffit que je me treuve
Dans ce rang qui n’est pas à tout chacun permis,
Des humbles serviteurs de ton aimable Veuve,
Et de ceux que tu tiens pour tes meilleurs amis.
Voille.

,

STANCES SUR LES ŒUVRES DE MONSIEUR CORNEILLE.

Corneille, occupant nos esprits,
Fait voir par ces divins écrits
Que nous vivions dans l’ignorance,
Et je crois que tout l’univers
Saura bientôt que notre France
N’a que lui seul qui fait des vers.

La nature tout à loisir
A pris un extrême plaisir
À créer ta veine animée.
Et parlant ainsi que les Dieux,
Le temps veut que la renommée
T’aille publier en tous lieux.
 

Apollon forma ton esprit.
Et d’un soin merveilleux t’apprit
Le moyen de charmer des hommes[25] ;
Il t’a rendu par son métier
L’oracle du siècle où nous sommes,
Comme son unique héritier.
Beaulieu.


À LA VEUVE DE MONSIEUR CORNEILLE.
SONNET.

Clarisse, un temps si long sans te montrer au jour
M’a fait appréhender que le deuil du veuvage,
Ayant terni l’éclat des traits de ton visage,
T’empêchât d’établir parmi nous ton séjour.

Mais tant de grands esprits, ravis de ton amour,
Parlent de tes appas dans un tel avantage
Qu’après eux tout l’orgueil des beautés de cet âge
Doit tirer vanité de te faire la cour.

Parois donc librement, sans craindre que tes charmes
Te suscitent encor de nouvelles alarmes.
Exposée aux efforts d’un second ravisseur ;

Puisque de la façon que tu te fais paroître.
Chacun sans t’offenser peut se rendre ton maître,
Comme depuis un an chacun l’est de ta sœur[26].
A. C.


  1. Ainsi dans l’édition de 1634, qui seule, comme nous l’avons dit, renferme ces hommages poétiques. Serait-ce une faute, et faut-il lire les astres ?
  2. Georges de Scudéry, né au Havre vers 1601. Après avoir servi quelque temps dans le régiment des gardes (voyez p. 129), il s’adonna entièrement à la littérature et à la poésie. L’hommage qu’il rend ici à Corneille n’est que le remercîment dû à une politesse du même genre. En effet, en 1631, lors de la publication de Ligdamon, notre poëte lui avait adressé un quatrain, signalé dans ces derniers temps par M. Tricotel, et qui sera placé pour la première fois dans la présente édition, parmi les poésies diverses de Corneille. On trouvera dans notre Notice sur le Cid le récit des différends que le succès de cet ouvrage fit naître entre les deux amis. Scudéry mourut en 1667.
  3. Jean Mairet, né à Besançon on 1604, mort en 1686, est au nombre des amis de Corneille dont l’affection ne sut pas résister au succès du Cid ; il est longuement question de lui dans la Notice sur cet ouvrage.
  4. Germaine, sœur.
  5. Ces noms sont ceux des héroïnes des pièces de théâtre qui avaient eu le plus de succès dans les années précédentes : la Silvie, tragi-comédie-pastorale de Mairet, fut représentée en 1621 ; l’Amaranthe, pastorale de Jean Ogier de Gombaud, en 1626 ; la Filis de Scire, comédie-pastorale du sieur Pichou, en 1630 ; enfin, en citant la Célimène, Rotrou avoue sa propre défaite, car ce titre est celui d’une comédie qu’il fit représenter en 1625. (Voyez Histoire du théâtre françois, tome IV, p. 352, 377 et 500, et tome V, p. 7.)
  6. Jean Rotrou, né à Dreux en 1609, mort en 1650, est le seul auteur dramatique lié avec Corneille que le succès du Cid n’ait pas brouillé avec lui.
  7. Pierre du Ryer, né en 1605, mort en 1658, a fait un grand nombre de traductions et dix-huit pièces de théâtre. Il a été secrétaire de César, duc de Vendôme.
  8. François le Métel, sieur de Boisrobert, abbé et poëte, né à Caen vers 1592, mort en 1662, fut le favori du cardinal de Richelieu, et un des cinq auteurs qu’il chargeait de la rédaction de ses pièces. Voyez les Notices sur la Comédie des Tuileries et sur le Cid.
  9. Antoine le Métel, sieur d’Ouville, frère de l’abbé de Boisrobert, plus connu par ses contes que par ses œuvres dramatiques, a écrit neuf ou dix pièces de théâtre, que les frères Parfait placent entre 1637 et 1650. L’époque de sa naissance et celle de sa mort sont ignorées. Voyez Histoire du théâtre frnncois, tome V, p. 307.
  10. Un des rivaux les plus acharnés de Corneille, après le succès du Cid. Voyez notre Notice sur cette tragédie.
  11. Il y a ces pour ses dans l’édition originale.
  12. On lit ainsi (des, et non de) dans l’édition originale.
  13. Julien Collardeau, procureur du Roi à Fontenay-le-Comte, au- teur de diverses poésies latines et françaises, et notamment de quatre petits poèmes intitulés : Tableaux des victoires du Roi, Paris, J. Quesnel, 1630, in-8°.
  14. Allusion à ces vers d’Horace :
    Ne si forte suas repetitum venerit olim
    Grex avium plumas, moveat cornicula risum,
    Purlivis nudata coluribus.
    (Épîtres, liv. I, ép.iii, v. 18-20.)
  15. Le poète Saint-Amant était né à Rouen, comme Corneille.
  16. Raphaël du Petit-Val, libraire et poëte de Rouen, dont on trouve des vers en tête de plusieurs ouvrages de Béroalde de Verville.
  17. Ce vers est étrangement défiguré dans l’édition originale :
    À polie (sic) doucement son vœu (sic) et son langage.
  18. Ce poëte était en relation avec Guillaume Colletet. Voyez les Divertissements de Colletet, 1631, p. 38.
  19. Il était maître des forêts à Pont-de-l’Arche. On a un Recueil des vers de M. de Marbeuf, Rouen, David du Petit-Val, 1628, in-8°.
  20. Dans l’édition de 1634 il y a le non-sens que voici :
    Et traîne (sic) tant d’appas ce seroit la cheté (sic).
  21. Tel est le texte de l’édition originale ; peut-être faut-il lire : « d’avoir sa liberté. »
  22. Dans l’édition originale : « à son mérite. »
  23. Dans l’édition originale : « de l’aimer. »
  24. Ainsi dans la première édition ; mais c’est sans doute peust, c’est-à-dire put, qu’il faut lire.
  25. Tel est le texte de 1634. Peut-être faudrait-il lire les hommes.
  26. L’impression de Mélite fut achevée, comme nous l’avons dit, au mois de février 1633, et celle de la Veuve au mois de mars 1634.