Cornélie ou le latin sans pleurs/AP

AVANT-PROPOS


Il faut un peu de grec à notre éducation esthétique, un peu plus de latin à notre éducation morale. Les Romains ont été les plus grands des moralistes, parce que leur esprit était plus porté à la pratique qu’à la spéculation ; ce que nous appelons la morale, n’est-ce pas la règle pratique des mœurs ? Avec leur langue précise, concise, frappant des formules comme des médailles, les moralistes et les poètes de Rome ont parlé pour tous les hommes et pour tous les siècles. Ils ont jeté les plis de la toge sur des maximes d’action et d’endurance qu’il faut recevoir d’eux sous ce vêtement. Aucune éducation esthétique ou littéraire ne tient lieu de celle que donne la sagesse romaine. Aussi n’ai-je pas seulement enseigné ici les rudiments d’une langue ; j’ai tenté, en choisissant mes exemples, d’insinuer dans l’âme de la jeunesse studieuse quelque chose de la plus grande école de vertu qui fut jamais.

S. R.