Traduction par Claude-Étienne Savary Voir et modifier les données sur Wikidata.
G. Dufour (2p. 35-48).






LA CAVERNE.


donné à la mecque, composé de 110 versets
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Au nom de Dieu clément et miséricordieux.


Louange à Dieu ! qui a envoyé à son serviteur le livre qui ne trompe point :

Pour effrayer les coupables par la rigueur des châtimens, et réjouir les croyans vertueux par l’espoir d’un bonheur éternel ;

Et pour servir d’avertissement à ceux qui disent que Dieu a un fils.

Ils avancent cette assertion sans fondement. Leurs pères étaient dans la même erreur. Il ne sort de leur bouche que mensonge.

S’ils ne croient pas à ta doctrine, tes efforts pour les y ramener seront vains, et ta douleur inutile.

Nous avons embelli l’habitation des hommes. Nous leur avons offert des jouissances pour les éprouver et voir qui d’entre eux en ferait meilleur usage.

Nous réduirons en poussière tout ce qui décore la terre.

Avez-vous fait attention que l’histoire des enfans qui se retirèrent dans la caverne, offrait un prodige éclatant ?

Lorsqu’ils y furent entrés, ils adressèrent à Dieu cette prière : Seigneur, couvre-nous de l’ombre de ta miséricorde, et fais que la justice préside à notre entreprise.

Nous les plongeâmes dans un sommeil profond, pendant un grand nombre d’années.

Nous les réveillâmes ensuite, pour voir qui d’entre eux saurait mieux compter le temps qu’ils y étaient restés.

Nous te racontons leur histoire avec vérité. Ces enfans croient en Dieu, et nous fortifiâmes leur foi.

Nous mîmes la constance dans leurs cœurs, lorsque rendant hommage à la vérité, ils dirent : Notre Dieu est le Souverain des cieux et de la terre ; nous n’en invoquerons point d’autre ; car nous serions impies.

Peuple, adorez vos idoles. Nous leur refuserons notre encens aussi long-temps qu’elles ne nous donneront point des marques éclatantes de leur puissance. Quoi de plus impie que de prêter à Dieu le mensonge ?

Éloignons-nous des infidèles, jusqu’à ce qu’ils soient revenus au culte d’un Dieu unique. Retirons-nous dans la caverne. La miséricorde divine veillera sur nous et pourvoira à nos besoins.

Tout le temps qu’ils demeurèrent dans la grotte, on vit le soleil en respecter l’entrée. Lorsqu’il se levait, il fléchissait à droite ses rayons enflammés ; il les portait à gauche quand il tournait vers l’Occident. La main du Tout-Puissant opéra ce miracle. Celui que Dieu dirige est dans le vrai chemin. Celui qu’il égare ne retrouvera plus la lumière, et n’aura plus de protecteur.

On les eût crus éveillés, et ils dormaient. Nous les tournions d’un côté et de l’autre. Leur chien était couché les pattes étendues à l’entrée de la caverne. Quiconque les eût aperçus à l’improviste, aurait fui épouvanté.

Nous les tirâmes de leur sommeil afin qu’ils s’interrogeassent mutuellement. Combien de temps demanda l’un d’eux sommes-nous restés ici ? Un jour, lui répondit-on, ou moins encore. Dieu sait, reprirent les autres, ce que nous y avons demeuré. Envoyons quelqu’un de nous avec cet argent à la ville[2], pour acheter des alimens. Qu’il se comporte avec civilité, et qu’il garde le silence sur notre retraite.

Si les habitans nous voyaient ici, ils nous lapideraient, ou nous forceraient de retourner à leur idolâtrie, et le bonheur serait éteint pour nous.

Nous les ramenâmes à leurs concitoyens, afin qu’ils vissent l’accomplissement des promesses du Seigneur ; car sa parole est immuable. La ville disputait à leur sujet. On proposa de bâtir un oratoire sur la caverne où ils s’étaient retirés. Le ciel les protégeait, et les fidèles qui défendaient leur cause s’écrièrent : Sans doute nous y élèverons un temple.

On disputera sur leur nombre, et l’on dira qu’ils étaient trois et leur chien, cinq et leur chien, sept et leur chien[3] ; mais c’est vouloir pénétrer un mystère que peu de personnes savent. Dis : Dieu connaît parfaitement leur nombre.

Ne parle d’eux qu’avec science, et ne raconte point leur histoire aux infidèles.

Ne dis jamais[4] : Je ferai cela demain, sans ajouter : si c’est la volonté de Dieu. Élève vers lui ta pensée lorsque tu as oublié quelque chose, et dis : Peut-être qu’il m’éclairera et qu’il me fera connaître la vérité.

Ces enfans demeurèrent trois cent sept ans dans la caverne.

Dieu sait parfaitement le temps qu’ils y restèrent. Les secrets des cieux et de la terre lui sont dévoilés. Il voit et entend tout. Il n’y a point d’autre protecteur que lui, et il n’associe personne à ses jugemens.

Lis le Coran que Dieu t’a révélé. Sa doctrine est immuable. Il n’y a point d’abri contre le Très-Haut.

Sois constant avec ceux qui l’invoquent le matin et le soir, et qui recherchent ses grâces. Ne détourne point d’eux tes regards, pour te livrer aux charmes de la vie mondaine. Ne suis pas celui dont le cœur nous a oublié, et qui n’a pour guide que ses désirs et ses passions déréglées.

Dis : La vérité vient de Dieu. L’homme est libre de croire ou de persister dans l’incrédulité. Nous avons allumé des brasiers pour les méchans. Un tourbillon de flammes et de fumée les enveloppera. S’ils demandent des adoucissemens, on leur offrira de l’eau qui, semblable à de l’airain fondu, brûlera leur bouche. Ils avaleront cet affreux breuvage, et seront étendus sur un lit de douleur.

Le croyant vertueux ne verra point périr le bien qu’il aura fait.

Possesseur des jardins d’Éden, où coulent des fleuves, paré de bracelets d’or, vêtu d’habits verts tissus en soie et en or, rayonnant de gloire, il reposera sur le lit nuptial, prix fortuné du séjour de délices.

Propose cette parabole : Un homme possédait deux jardins plantés de vignes, entourés de palmiers et enrichis de diverses semences. Ils devinrent féconds, et son attente ne fut point trompée.

Nous avions fait couler un ruisseau au milieu. Une abondante récolte allait enrichir le possesseur. Il se livra à l’orgueil, et dit à son voisin : Je suis plus riche que toi, et ma famille est plus nombreuse.

Fier au milieu de ses possessions, il s’écria : Je ne pense pas que ces campagnes puissent jamais être ravagées.

Je ne crois point à la résurrection, et quand je ressusciterais, j’aurai pour partage des richesses plus précieuses que celles-ci.

Nieras-tu, lui répondit le fidèle d’un ton assuré, l’existence de celui qui t’a créé de poussière, et qui t’a dessiné dans l’homme ?

Il est le vrai Dieu. Il est mon Seigneur, et je ne lui donnerai point d’égal.

Lorsque tu entres dans tes jardins, ne diras-tu jamais : La volonté de Dieu soit faite ? Lui seul possède la force. J’ai moins de richesses et d’enfans que toi ;

Mais Dieu peut me donner une campagne plus riche que la tienne ; il peut faire tomber la foudre sur tes moissons, et les réduire en poussière mobile.

L’eau qui les arrose peut s’engloutir dans la terre, et tu ferais de vains efforts pour la puiser.

Les jardins du superbe furent dévastés. Il ne resta des vignes que leurs appuis. Il regretta ses dépenses, et dit : Plût à Dieu que je n’eusse point adoré les idoles !

Ses esclaves nombreux n’arrêtèrent point le bras du Tout-Puissant. Il ne put se défendre lui-même.

Au jour du jugement, il n’y aura de refuge qu’en Dieu. Personne ne sait mieux récompenser que lui, ni conduire à une fin plus heureuse.

Propose-leur la parabole de la vie mondaine. Elle ressemble à la pluie que nous faisons tomber des nuages pour féconder les plantes. Elles brillent un instant ; mais tout à coup desséchées, elles deviennent le jouet des vents. La puissance de Dieu est infinie.

Les richesses et les enfans font l’ornement de la vie ; mais les vrais biens, ceux qui sont agréables à Dieu, et dont la récompense est certaine, sont les bonnes œuvres.

Un jour nous transporterons les montagnes. La terre sera aplanie. Nous rassemblerons tous les hommes. Aucun d’eux ne sera oublié.

Ils paraîtront chacun à leur tour devant le tribunal de Dieu, qui leur dira : Vous paraissez devant moi dans l’état où je vous ai créés, et vous pensiez que je n’aurais pas gardé mes promesses.

Ils auront tous un livre à la main[5]. Les impies y liront en tremblant, et s’écrieront : Malheur à nous ! Quel livre ! Les plus petites choses y sont marquées avec autant d’exactitude que les plus grandes. Il y verront toutes leurs actions écrites. Dieu ne les trompera en rien.

À notre voix, tous les anges adorèrent Adam. Éblis, un des esprits rebelles, refusa seul d’obéir. Rechercherez-vous sa protection, et celle de sa postérité[6], plutôt que la mienne ? Ils sont vos ennemis. Malheur au choix des infidèles.

Je ne les appelai point à mon secours quand je créai les cieux et la terre, ni quand je les tirai eux-mêmes du néant. Je n’ai point eu besoin de l’aide des démons.

Un jour nous dirons aux infidèles : Appelez vos dieux. Ils les invoqueront ; mais ils ne recevront point de réponse. Nous mettrons entre eux le fleuve du malheur.

Les scélérats verront les flammes où ils seront précipités, et ils n’auront point de libérateur.

Nous avons répandu dans le Coran des instructions diverses ; mais l’homme dispute de tout.

Lorsque la vérité a paru, les pervers l’ont niée. Ils n’ont point recouru à la miséricorde divine ; mais l’arrêt porté contre leurs prédécesseurs, ou une punition éclatante, sera le prix de leur infidélité.

Nous n’avons envoyé des prophètes que pour annoncer nos promesses et nos menaces. L’infidèle armé du mensonge combat la vérité. Il se rit de mes commandemens et de mes menaces.

Quel être plus injuste que celui qui rejette la doctrine divine qu’on lui a prêchée, et qui oublie le mal qu’il a fait ? nous étendons un voile sur le cœur des ingrats ; nous posons un poids dans leurs oreilles, afin qu’ils ne comprennent point.

En vain vous voudriez les ramener au chemin du salut ; ils ne seront plus éclairés.

Dieu est indulgent et miséricordieux. S’il eût proportionné ses châtimens à leurs forfaits, il aurait hâté leur supplice ; mais ses promesses sont immuables. Un jour ils ne trouveront point d’abri contre sa colère.

Nous avions prédit, aux villes coupables que nous renversâmes, l’instant de leur ruine.

Je ne cesserai de marcher, dit Moïse à son serviteur[7], jusqu’à ce que je sois parvenu à l’endroit où les deux mers se joignent.

Lorsqu’ils y furent arrivés, ils oublièrent leur poisson, qui s’en retourna dans la mer par une voie souterraine.

Ils passèrent outre, et Moïse dit à son serviteur : Apporte-moi de la nourriture. Notre voyage a été fatigant.

Avez-vous fait attention, lui répondit le serviteur, à ce qui est arrivé auprès du rocher où nous avons passé ? J’y ai laissé le poisson. Satan me l’a fait oublier, et il est miraculeusement retourné dans la mer[8].

C’est ce que je désirais, reprit Moïse ; et ils s’en retournèrent.

Ils rencontrèrent un serviteur de Dieu, comblé de ses grâces et éclairé de sa science.

Permets-moi de te suivre, lui dit Moïse, afin que je m’instruise dans la vraie doctrine qui t’a été révélée.

Tu ne seras point assez constant, lui répondit le sage, pour rester avec moi.

Comment pourras-tu t’abstenir de m’interroger sur des événemens que tu ne comprendras point ?

S’il plaît à Dieu, reprit Moïse, j’aurai de la constance et une obéissance entière.

Si tu m’accompagnes, ne m’interroge sur aucun fait, avant que je t’en aie parlé.

Ils partirent. Étant entrés dans une barque, le serviteur de Dieu la mit en pièces. Était-ce pour nous faire périr, lui demanda Moïse, que tu as brisé cette barque ? Voilà une action bien merveilleuse !

Ne t’ai-je pas dit, que tu n’étais point assez patient pour rester avec moi ?

Que l’oubli de ma promesse ne t’irrite pas. Ne m’impose point une obligation trop difficile.

Ils se remirent en chemin, et ayant rencontré un jeune homme, le serviteur de Dieu le tua. Eh quoi ! s’écria Moïse, tu viens de mettre à mort un innocent. Il n’est coupable d’aucun meurtre. Tu as commis un crime.

Ne t’ai-je pas dit que tu n’étais point assez patient pour rester avec, moi ?

Excuse-moi encore, ajouta Moïse, mais si désormais je te fais une seule question, ne me permets plus de t’accompagner.

Ils continuèrent leur route et arrivèrent aux portes d’une cité[9]. Ils demandèrent l’hospitalité aux habitans. On la leur refusa. Un mur menaçait ruine. Le serviteur de Dieu le rétablit dans sa première solidité. Tu aurais pu, lui dit Moïse, attacher un prix à ce bienfait.

Ici nous nous séparerons, répondit le serviteur de Dieu ; mais auparavant je veux t’apprendre la signification de ces actions sur lesquelles tu n’as pu garder le silence.

La barque appartenait à de pauvres mariniers ; je l’ai mise en pièces, parce qu’il y avait à sa poursuite un roi qui enlevait tous les bateaux par force.

Le jeune homme était né de parens fidèles, et j’ai craint qu’il ne les infectât de ses erreurs et de son incrédulité.

J’ai voulu que Dieu leur donnât des fils meilleurs, plus tendres, et plus dignes de ses grâces.

Le mur était l’héritage de deux jeunes orphelins. Il cachait un trésor qui leur appartenait. Leur père fut juste, et Dieu a voulu les laisser parvenir à l’âge de raison, avant qu’ils retirassent leur trésor. Voilà l’explication des événemens qui ont excité tes questions.

Ils t’interrogeront au sujet d’Alexandre[10]. Dis-leur : Je vous raconterai son histoire.

Nous affermîmes sa puissance sur la terre, et nous lui donnâmes les moyens de surmonter tous les obstacles.

Il marcha jusqu’à ce qu’il fut arrivé au couchant. Il vit le soleil disparaître dans une mer en feu[11]. Ces contrées étaient habitées par un peuple infidèle.

Nous lui commandâmes d’exterminer cette nation, ou de l’emmener en captivité.

Je châtierai les infidèles, répondit Alexandre, et ils retourneront à Dieu qui les livrera à la rigueur des supplices.

Mais ceux qui croiront et qui feront le bien auront la félicité pour partage. Ils trouveront nos préceptes faciles.

Il continua de marcher,

Jusqu’à ce qu’il fut arrivé aux régions où se lève le soleil. Elles étaient habitées par un peuple, auquel nous n’avons point donné de vêtemens pour se mettre à l’abri de la chaleur.

Cette narration est véritable. Nous connaissons tous ceux qui étaient avec Alexandre.

Il se remit en chemin,

Et il arriva entre deux montagnes, au pied desquelles habitait une nation qui avait peine à l’entendre.

O Alexandre ! Lui dirent-ils, Jagog et Magog dévastent nos contrées. Reçois de nous un tribut à condition que tu élèveras entre nous et nos ennemis une barrière.

Offrez à Dieu votre tribut, dit le prince ; c’est lui qui a établi ma puissance. Secondez mes efforts ; j’élèverai, pour vous défendre, un rempart impénétrable.

Apportez-moi du fer, afin que je réunisse les deux montagnes[12]. Soufflez jusqu’à ce qu’il s’enflamme, et jetez dessus de l’airain fondu.

Jagog et Magog[13] ne purent ni escalader le mur ni le percer.

Cet ouvrage, dit Alexandre, est un effet de la miséricorde divine.

Lorsque le temps marqué par le Seigneur sera venu, il le réduira en poussière. Ses promesses sont infaillibles.

Dans ce jour tous les hommes seront confondus. La trompette sonnera, et ils seront tous rassemblés.

Nous donnerons aux infidèles l’enfer pour demeure.

Leurs yeux furent couverts d’un voile, et leurs oreilles fermées à la vérité.

Les impies ont-ils pensé qu’ils rendaient impunément à mes créatures des honneurs divins ? l’enfer sera leur partage.

Dis : Vous ferai-je connaître ceux dont les œuvres sont vaines ?

Ceux dont le zèle est aveugle, et qui croient leurs actions méritoires ?

Ce sont ceux qui ont nié l’islamisme et la résurrection. Le mensonge présidait à leurs œuvres. Elles seront sans poids au jour du jugement.

Incrédules, ils ont fait de ma religion et de mes ministres l’objet de leur risée. L’enfer sera leur récompense.

Le croyant qui fera le bien, aura pour demeure les jardins du paradis.

Habitant éternel du séjour de délices, il ne désirera aucun changement à son sort.

Si les flots de la mer se coloraient en noir, pour décrire les louanges du Seigneur, ils seraient épuisés avant d’avoir célébré ses merveilles. Un autre océan semblable ne suffirait point encore.

Dis : Je suis un homme comme vous ; j’ai été favorisé des révélations célestes ; il n’y a qu’un Dieu. Que celui qui croit à l’assemblée universelle fasse le bien, et ne partage point l’encens qu’il doit à l’Éternel.


  1. Ce chapitre est intitulé Elcahaf, la caverne, parce que Mahomet y parle de plusieurs enfans qui s’étaient retirés dans une caverne pour conserver leur foi. Cette fable a beaucoup de rapport avec l’histoire des sept dormans d’Éphèse.
  2. Quelques interprètes pensent que la ville dont il est fait mention dans ce verset est Tharse de Cilicie.
  3. On dira qu’ils étaient sept. C’est le sentiment que l’on doit adopter suivant Ebnabbas.
  4. Ne dis jamais, etc. Quelques chrétiens ayant demandé à Mahomet l’histoire des sept dormans. Je vous la raconterai demain, répondit-il ; il oublia d’ajouter, si c’est la volonté de Dieu. Il fut repris de cette omission, et ce verset lui fut révélé : Ne dis jamais : Je ferai cela demain sans ajouter : si c’est la volonté de Dieu.
      Les Turcs ont parfaitement bien retenu cette maxime. Ils ne font jamais de réponse absolue. Qu’on leur demande viendrez-vous ? irez-vous ? terminerez-vous cette affaire ? Ils ajoutent toujours à la fin de leur réponse : en cha allah, si c’est la volonté de Dieu.
  5. Toutes les actions des hommes seront écrites dans ce livre. Les croyans le recevront dans la main droite, et les infidèles dans la main gauche. Gelaleddin.
  6. Les génies, comme nous l’avons déjà dit, tiennent le milieu entre les anges et les hommes. Ils peuvent donner l’existence à des êtres semblables à eux. Éblis, dont nous avons fait le mot Diable, fut leur père.
  7. Josué fils de Nun.
  8. La fuite de ce poisson était le signe auquel Moïse devait reconnaître la rencontre prochaine de celui qu’il cherchait. Gelaleddin.
  9. Antioche.
  10. Alexandre est nommé dans le Coran Zou Cornain, c’est-à-dire possesseur de deux cornes. Quelques Auteurs arabes prétendent qu’il se nommait ainsi parce qu’il portait deux cornes à sa couronne ; d’autres parce qu’il possédait deux empires, celui des Perses et celui des Grecs. Zamchascar.
      Ismaël, fils d’Ali, dans son histoire d’Alexandre, fils de Philippe, soutient que celui dont il est parlé dans le Coran n’est point Alexandre-le-Grand. Il assure, d’après le sentiment de plusieurs auteurs, que Zou Cornain vivait du temps d’Abraham, qu’on doit entendre par ce nom Afrid, fils d’Asphian, sixième roi de Perse, ou bien Essaab, fils d’Elraïs, roi de l’Arabie heureuse. Quoi qu’il en soit, le sentiment le plus généralement reçu, est que Zou Cornain est le même qu’Alexandre-le-Grand.
  11. Il vit le Soleil se coucher dans une mer en feu. Ces mots fiaïn hamiat, dans une mer en feu, Marracci les a traduits ainsi : dans une fontaine de boue noire. Il est vrai que le mot aïn signifie une fontaine, mais il a bien d’autres acceptions ; il signifie aussi un courant d’eau, une étendue d’eau. Hamiat est un dérivée de la cinquième conjugaison du verbe hama, il a produit de la chaleur. Maracci a pris hamaat, qui veut dire de la boue noire, pour hamiat, être en feu ; et il a traduit : il vit le soleil se coucher dans une fontaine de boue noire. Peut-être aussi que cette manière de rendre le texte, fournissant une plus ample matière à réfutation, lui a paru préférable.
  12. Ces deux montagnes sont dans la Thrace. Alexandre ferma d’un mur le passage qu’elles laissaient entre elles. Gelaleddin. Lorsque Mahomet a voulu écrire sur l’histoire, il n’a débité que des fables ; mais il a toujours eu soin de les adapter à ses vues et à son système de religion. Le charme inimitable de son style, le ton prophétique avec lequel il les a publiées, les font passer aux yeux des Mahométans peu instruits pour des vérités incontestables.
  13. Jagog et Magog sont les noms barbares de deux Tribus. Zamchascar les fait descendre de Japhet, troisième fils de Noë. Ils ajoutent qu’elles étaient antropophages. D’autres auteurs prétendent que Jagog et Magog étaient des géans. Ils paraissent être les mêmes que Gog et Magog dont parle Ézéchiel, et dont l’Apocalypse de saint Jean fait mention. Maracci.